Les politiques de développement dans la région du Kef devraient exploiter les atouts de cette région, en vue de diversifier son modèle de développement et améliorer son attractivité économique, a recommandé l’Observatoire Tunisien de l’Economie.
Dans un récent rapport intitulé « Développement régional au Kef : le modèle de développement actuel est-il compatible avec les caractéristiques et les spécificités de la région ? », l’OTE a déploré l’absence d’une politique de développement claire, permettant de mettre en avant les spécificités de la région. Il a évoqué plusieurs facteurs qui entravant aujourd’hui, le développement de cette région dont la détérioration des infrastructures et le manque d’attractivité pour l’investissement et le tourisme.
Pour ce qui est de l’infrastructure, l’observatoire a appelé à accélérer la réalisation de l’autoroute Tunis-Le Kef, ce qui contribuera à attirer les investisseurs et à favoriser le développement de la région.
Il a également, souligné l’impératif d’identifier les infrastructures nécessaires pour faire bénéficier le Kef de sa situation géographique et de sa proximité avec la frontière algérienne et d’améliorer sa compétitivité avec les régions voisines. L’idée est de relier la frontière algérienne au Kef par une autoroute qui ferait de la ville un point de passage pour un grand nombre de visiteurs algériens.
Pour ce qui est de la promotion de l’attractivité touristique, l’observatoire a jugé indispensable d’allouer un budget régional pour le développement des itinéraires touristiques dans la région et valoriser son patrimoine matériel et immatériel.
L’ensemble de la région ne compte aucun hôtel de plus de deux étoiles et la capacité totale des cinq unités hôtelières n’excède pas 272 lits. Pour développer les infrastructures hôtelières, l’observatoire a relevé la nécessité de réviser les plans de développement et d’identifier les principales entraves.
Retards importants entravant la réalisation d’un certain nombre de projets
Ainsi, l’OTE a recommandé d’accélérer la mise en œuvre du décret-loi relatif aux auto-entrepreneurs et de mettre en place les mécanismes nécessaires pour soutenir l’économie sociale et solidaire.Il a encore, appelé à développer un mécanisme de passation des marchés publics, sur la base de la négociation directe avec les jeunes prestataires de services, qui ne peuvent pas concurrencer financièrement les grands entrepreneurs dans les secteurs d’importance sociale, et ce, dans le cadre de la discrimination positive.
En ce qui concerne l’investissement au Kef, l’observatoire a fait état de retards et de ralentissements importants quant à la réalisation d’un certain nombre de projets planifiés dans cette région, et ce, pour des raisons procédurales, administratives, techniques et immobilières, outre le non respect des entrepreneurs des délais contractuels.
Selon la même source, la mise en œuvre des projets de développement souffre aussi, d’un manque d’expertise et de ressources humaines pour la gestion et le suivi de l’exécution.Pour pallier cette situation, l’observatoire a préconisé d’activer rapidement, les accords liés à l’investissement et au développement régional (accords 2016 et 2021) et de mettre en place les mécanismes nécessaires pour le suivi et le contrôle du budget des projets.
Et de souligner l’importance d’identifier les véritables raisons des retards enregistrés et de résoudre les problèmes immobiliers qui représentent une cause importante de ces retards. D’autre part, l’observatoire a évoqué l’importance de développer le secteur agricole, en rénovant les infrastructures hydrauliques et en mettant en place des stations de pompage pour assurer l’accès à l’eau pour tous. « Il est primordial de réviser la carte agricole de la région, en tenant compte des défis liés notamment aux pénuries d’eau et au changement climatique et de recourir à des moyens écologiques d’irrigation ».
Avec TAP