Les prix alimentaires au Maroc ont connu une inflation des prix alimentaires sans précédent, elle a dépassé en février dernier 20% pour la première fois dans l’histoire du pays, tandis que le taux d’inflation atteignait 10,1%, a révélé hier la presse locale citant des données officielles.
Cette inflation a poussé la Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) à relever 3 fois de suite les taux d’intérêt, dont la dernière d’un demi-point de pourcentage en mars dernier, pour atteindre 3%, dans un effort de contrôle de l’inflation.
À titre d’exemple, les prix de l’oignon ont atteint des niveaux sans précédent, après avoir été l’un des légumes les moins chers durant des décennies, le prix au kilogramme était d’environ deux dollars, la semaine dernière.
Les institutions officielles ne s’accordent pas sur une seule opinion sur les causes de l’inflation. Le gouvernement la considère comme temporaire, et l’attribue à des facteurs externes et climatiques. Quant au Haut-Commissariat au Plan (organisme officiel), il dit qu’elle est locale, et avertit qu’elle deviendra durable.
Pour sa part, l’analyste économique marocain Omar Al-Kattani a affirmé qu’il y a 3 raisons qui ont exercé une pression sur les prix, et il attribue le problème à la rareté de l’eau due à la sécheresse, au coût élevé de l’énergie et au coût élevé des engrais.
De son côté, le gouvernement dit avoir pris des mesures qui permettront aux prix de revenir à ce qu’ils étaient.
En parallèle, les données du ministère marocain de l’Agriculture ont révélé une augmentation du volume des exportations de fruits et légumes frais, atteignant 2,3 tonnes en 2022, avec une croissance de 10%.
Face à la vague d’inflation, les voix des partis politiques, des syndicats professionnels et des simples citoyens appellent le gouvernement à prendre des mesures plus efficaces pour réduire l’oppression des prix élevés et ramener les prix à la normale.
Des manifestations dans plusieurs villes en raison de « la cherté des prix »
Dimanche, des militants marocains ont organisé des veillées dans la capitale, Rabat, et dans plusieurs autres villes, contre la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat des citoyens, ont rapporté les médias locaux.
Le Front social marocain, un bloc des droits de l’homme composé de syndicats et d’associations de défense des droits de l’homme, avait appelé à manifester contre « la cherté des prix et l’oppression sociale » dans cinquante-sept villes marocaines, selon ce que rapporte le site d’information local Hess Press, citant les organisateurs.
Les participants au sit-in organisé devant le parlement marocain à Rabat ont exprimé leur rejet des justifications du gouvernement concernant la hausse des prix, appelant à des mesures pour « punir les spéculateurs et les monopoleurs de matières premières, et réparer les citoyens opprimés ».
Des dizaines de citoyens marocains ont organisé également un sit-in à Casablanca, samedi soir, appelant le gouvernement à prendre « des mesures concrètes pour limiter l’impact de la hausse des prix », et soulignant que les pauvres du Royaume du Maroc ne peuvent plus se permettre le coût exorbitant de la vie, selon le site d’information.