La Cour constitutionnelle a approuvé hier la réforme des retraites. Parmi les éléments approuvés par le conseil des sages figure la mesure controversée du relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans. La demande de référendum présentée par la gauche a été rejetée. Le président Macron a promulgué la loi ce matin alors que les syndicats appellent encore une fois à la mobilisation.
La Cour constitutionnelle française a approuvé hier en fin d’après-midi le relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans, cœur de la réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron. Les neuf sages de la Cour ont rejeté six des dispositions de la loi, en plus du référendum abrogatif demandé par l’opposition de gauche. Depuis la mi-mars, lorsque le gouvernement d’Elisabeth Borne a décidé d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour approuver la réforme contestée puis à partir du 20 mars, et après que le gouvernement a passé le test de confiance parlementaire avec seulement 9 voix. La Cour, qui statue sur la constitutionnalité de la loi, rend des décisions définitives et sans appel.
Les syndicats et l’opposition, après trois mois de contestation, sont sur le pied de guerre, prêts à tout. Quelques minutes après l’annonce du feu vert par le Conseil constitutionnel de la quasi-totalité de la réforme des retraites contestée, des centaines de personnes se sont rassemblées, sous la pluie, à l’Hôtel de Ville de Paris, sur la Promenade des Anglais à Nice, à Marseille, à Toulouse, Lyon et des dizaines d’autres villes.
Manifestations et affrontements contre Macron
En moins d’une heure, les manifestations spontanées se sont transformées en marches, les unes dirigées vers la Concorde, les autres spontanément vers République et la place de la Bastille. De violents heurts avec les forces de l’ordre, des vitrines brisées et des incendies de poubelles ont eu lieu rue de Rivoli. En feu, juste devant les fenêtres de la maire Anne Hidalgo.
« A partir de maintenant, nous rejetons l’invitation de Macron à une réunion mardi prochain », a déclaré Sophie Binet, le nouveau secrétaire du syndicat le plus puissant, la CGT. L’invitation à une réunion de pacification était arrivée en début d’après-midi du patron de l’Elysée, mais les parties sont désormais plus éloignées que jamais après le verdict des sages.
Une journée de protestation générale déjà annoncée pour le 1er mai
De son côté, le tribun de gauche Jean-Luc Mélenchon a résumé : « La lutte continue, les grèves vont se multiplier, les manifestations – avec leurs files d’attente souvent violentes – vont se poursuivre ».
Hier soir, il n’y avait que l’anticipation, des dizaines de marches sont déjà programmées pour aujourd’hui, et les syndicats et l’opposition sont au travail pour une journée de protestation générale déjà annoncée pour le 1er mai.
Le jugement des sages, que certains avaient pressenti mais qui contredit la majorité des constitutionnalistes appelés à hasarder leurs prédictions par les médias ces derniers jours, a fait voler en éclats toute ébauche de dialogue social qui avait été hypothétique ces dernières heures.