Le système bancaire tunisien apparaît comme comptant parmi les systèmes les plus exposés aux risques, en raison du resserrement des conditions financières internationales, et ce, suite à l’augmentation des taux d’intérêt à long terme, révèle l’agence de notation américaine, Standard & Poor’s (S&P) Global Ratings, dans un rapport publié lundi. Zoom sur la situation des banques tunisiennes.
L’exposition des banques à ces pressions peut être directe, par le biais de leur propre dette extérieure nette, ou indirecte, en raison des faiblesses des entreprises ou des États liés à la dette extérieure nette, explique l’agence dans ce rapport qui a analysé l’impact du financement externe sur les banques de cinq économies émergentes: la Tunisie, l’Égypte, l’Indonésie, le Qatar et la Turquie.
Or, la Tunisie fait partie des pays qui sont les plus vulnérables aux risques indirects du durcissement de la politique monétaire internationale, et ce, en raison de l’instabilité politique actuelle et l’incapacité du gouvernement à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).L’agence américaine estime que l’échec de cet accord pourrait mettre « sous forte pression » financière le gouvernement et ne sera pas sans impact sur l’économie et le système bancaire.
« Si le pays n’est pas en mesure d’obtenir un programme du FMI, ou du moins d’attirer un soutien bilatéral ou multilatéral d’autres parties, il connaîtra probablement, une instabilité majeure de la balance des paiements ainsi qu’une instabilité budgétaire et monétaire », prévient Standard & Poor’s.
De plus, l’incapacité de la Tunisie à obtenir un soutien financier externe la pousserait à manquer à ses obligations financières. Cela pourrait s’accompagner d’une dépréciation importante du dinar tunisien et d’une forte hausse de l’inflation, alerte encore, l’agence américaine.Pour les banques tunisiennes qui figurent parmi celles qui ont le financement externe le plus élevé, soutenues par les dépôts des sociétés offshore et des expatriés, et l’utilisation de lignes de financement multilatérales, cela signifierait « probablement » de grandes pertes qui entraîneraient leur recapitalisation.Bien que S&P a prévu que le gouvernement sera en mesure de mobiliser les ressources nécessaires pour éviter une telle crise, elle estime néanmoins, que ces risques demeurent possibles dans les 12 prochains mois.
Avec TAP