À l’occasion du salon de l’automobile de Shanghai (Chine), des experts ont mis en lumière le transfert progressif de la production de véhicules ou de composants de l’Allemagne vers les États-Unis en raison de subventions élevées.
« Nous n’envisageons pas de délocaliser la production aux États-Unis, mais nos prochaines usines y seront certainement construites. Il y a un risque que l’Europe se révèle être la perdante des changements à venir », a déclaré hier dans un communiqué Klaus Rosenfeld, responsable de l’entreprise industrielle allemande Schaeffler. Les intentions du quatrième fournisseur allemand sont révélatrices. Les constructeurs automobiles retirent la production d’Allemagne et la déplacent vers la Chine et les États-Unis.
« Les raisons du déplacement de la production vers d’autres pays sont variées », a expliqué Stefan Schneeberger, directeur de la société de conseil automobile Berylls Strategy Advisors, à DW. L’une des principales motivations concerne le coût élevé de l’énergie dans l’UE, qui est le double ou le triple de celui des États-Unis et la bureaucratie rend la vie difficile aux constructeurs automobiles allemands, selon l’expert.
Une analyse récente de Berylls indique également que les projets de transfert de production à l’étranger signifient pour l’UE, au cours de la période 2023-2029, une contraction du nombre de productions de véhicules prévues. Cependant, il ne s’applique pas aux autres régions de la planète, dans lesquelles une augmentation de la production de véhicules est attendue, mais pas aux niveaux de 2021.
Allemagne : 100 000 emplois menacés
Selon l’analyse, un écart de production d’environ 4 millions de véhicules est attendu entre l’Allemagne et l’Amérique du Nord dans les années à venir. Il convient de noter qu’Audi et Ford ont déjà annoncé qu’ils augmenteraient la production de véhicules à l’étranger, en particulier aux États-Unis, où les constructeurs reçoivent de généreuses subventions dans le cadre de la transition vers l’électrification. Par conséquent, 100 000 emplois sont menacés en Allemagne, soulignent les analystes.
Dans le même temps, dans le processus de numérisation de la production, la tendance à renforcer les moteurs alternatifs est plus que nette, malgré le fait qu’aux États-Unis, la transition des moteurs thermiques aux véhicules électriques se fait à un rythme beaucoup plus lent qu’en Europe et en Chine. Ainsi en Allemagne 14% des ventes de véhicules neufs sont purement électriques, en Chine le pourcentage correspondant est de 21% et aux USA il est inférieur à 6%.