L’Assemblée générale ordinaire 2022 de l ‘Union internationale de banques (UIB) s’est tenue aujourd’hui à Tunis.
L’AGO de l’UIB était l’occasion de présenter les résultats financiers individuels et consolidés arrêtés au 31 décembre 2022, les rapports général et spécial des commissaires aux comptes sur ces états financiers ainsi que les projets des résolutions proposées à l’AGO.
Kamel Néji, président du Conseil d’administration de l’UIB, a, à cette occasion, présenté l’environnement économique et bancaire international et national. Il a souligné que l’environnement international est en pleine mutation, citant à titre d’exemples : la montée des tensions géopolitiques; le renversement d’alliances; l’accélération de l’économie de guerre; les cyber-attaques…
Cet environnement met en exergue un manque de clairvoyance, de visibilité et d’anticipation. « Tout l’enjeu de cet environnement est d’y répondre d’une manière pertinente et efficace. Il faut regarder les enjeux en face, se projeter dans l’avenir et agir face à la succession des crises ».
Cette incertitude internationale n’est pas sans conséquences pour la Tunisie. En effet, le monde de l’entrepreneuriat va devoir ainsi s’adapter aux bouleversements, se doter d’une vision claire, trouver de nouvelles sources de croissance et disposer de nouveaux moyens en cohérence avec les défis à relever.
Dans ce contexte, Kamel Néji a souligné qu’il est urgent d’intégrer la réalité du nouvel ordre mondial qui se profile et de s’interroger sur la façon dont la Tunisie pourra continuer à préserver ses parts de marchés. « Trouver des solutions structurelles et intégrer les nouvelles évolutions économiques mondiales dans une vision claire est une priorité pour l’économie et le monde de l’entreprise en Tunisie », ajoute-t-il.
Il a, en outre, précisé que les défis sont nombreux pour réussir le double pari de la compétitivité et de la transition énergétique, économique et technologique; ainsi que le challenge de la souveraineté alimentaire.
« L’Etat est massivement endetté et les comptes publics sont fragiles… Ainsi, la Tunisie n’a pas droit à l’immobilisme. Une réforme touchant les entreprises publiques en difficulté est nécessaire. La Tunisie a besoin aujourd’hui de nouvelles pistes d’économie budgétaire, d’une réforme fiscale juste et ambitieuse et d’un plan de régulation de l’économie informelle », ajoute Kamel Néji.
Banque résiliente
Dans ce contexte hors normes, l’UIB a su conserver une trajectoire de croissance et faire preuve de résilience de ses performances financières.
En effet, à l’UIB, la création de richesse s’est traduite sous forme de PNB qui s’est établi en 2022 à plus de 490 millions de dinars. Soit une hausse d’environ 11% par rapport à 2021.
Le coefficient d’exploitation était positif à la faveur de la maîtrise des charges opératoires. De même, l’UIB a continué d’assurer un bon équilibre entre prise de risque et prudence raisonnée.
En dépit d’un contexte économiquement difficile, le coût di risque sur la clientèle reste particulièrement bas. Il a diminué de 25 % par rapport à l’an dernier. Cela témoigne de la bonne qualité du portefeuille de créances à la clientèle de la banque qui s’est matérialisée par un bon taux de couverture de créances classées.
Le résultat brut d’exploitation a progressé de 23 % en 2022 pour atteindre plus de 250 millions de dinars. Les résultats financiers font ressortir un résultat net de l’exercice record de plus de 132 millions de dinars. Soit une hausse de 62,4 % par rapport à 2021. Les ratios de liquidité et de solvabilité répondent quant à eux aux règles applicables aux banques tunisiennes. La banque bénéficie d’une supervision forte assurée la Banque centrale de Tunisie (BCT).
« Les résultats de 2022 sont un moteur pour continuer à agir même si le climat des affaires est considéré comme peu enthousiaste et que des contraintes endogènes et exogènes continuent de limiter l’activité économique. Les résultats du stress test réalisé mettent en relief la solidité des fondamentaux de la banque. Les résultats d’assimilation d’impact de l’implémentation de la norme IFRS 9 sur la situation financière consolidée sont rassurants. Le portefeuille de l’UIB ne contient aucune concentration qui exposerait l’UIB à un risque financier significatif», rassure Kamel Néji.
Sur le marché financier, l’UIB figure au premier rang des meilleures performances boursières, avec un coût d’action en hausse de plus de 53 % depuis janvier 2022.
Feuille de route 2022-2025 ambitieuse
Rendant hommage aux membres du Conseil d’administration et aux actionnaires de référence de l’UIB, Kamel Néji a souligné que l’ambition de la banque est de se préparer à l’avenir et que la modernisation de l’UIB s’inscrit dans la durée. La banque se réinvente et continuera à investir dans l’humain comme le digital. Son plan d’application n’exclut pas l’application de modèle d’intelligence artificielle et la proximité avec les clients.
« Couronnée du titre de Banque de l’année par The Banker, l’UIB a la meilleure rentabilité de fonds propres à l’échelle du Maghreb estimés à plus d’un milliard de dinars en 2023 et qui se sont renforcés durablement depuis 2007 ». C’est aussi ce que rappelle le président du Conseil d’administration de l’UIB.
Raoul Labbe De La Genardière, Directeur général de l’UIB, a rappelé les principaux résultats réalisés par la banque en 2022. Il aussi présenté la stratégie 2022-2025 de l’UIB.
En 2022, la banque a été ainsi invitée à : améliorer son agilité; aiguiser ses avantages comparatifs dans ses activités de détail; reprendre l’initiative dans la banque d’entreprises; poursuivre ses programmes en matière d’optimisation d’automatisation et de digitalisation; améliorer la qualité de service à la clientèle; et enfin poursuivre ses programmes en matière de formation et de valorisation du collectif de ses talents.
D’ici 2025, la banque ambitionne de figurer parmi les trois premières banques privées tunisiennes en étant reconnue comme une banque proche de ses clients, rassurante pour ses parties prenantes et ouverte sur son écosystème. Elle doit ainsi travailler sur trois dimensions, à savoir : ses clients, son capital humain et son image.
L’AGO de l’UIB a approuvé l’affectation des résultats de l’exercice 2022. En effet, pour privilégier le long terme et protéger les intérêts des actionnaires sans peser sur les ratios de solvabilité de la banque et sa capacité à financer l’économie, les dividendes à servir ont été fixés à 21% du résultat net et seront distribués à partir du 05 juin 2023.
Après l’approbation des rapports du conseil d’administration et des états financiers, le conseil d’administration a, lors de l’AGO, procédé aussi à l’approbation du renouvellement des mandats des administrateurs, la fixation du jeton de présence et l’autorisation d’émission d’emprunts obligataires pour un montant de 200 millions de dinars en une ou plusieurs émissions. L’AGO a autorisé le conseil d’administration à déléguer à la direction générale la fixation des modalités et des conditions de chaque émission.