Bloomberg s’attend à ce que la production dans le plus grand bassin de pétrole de schiste aux États-Unis augmente de 40 % d’ici 2030. Mais cette augmentation sera lente et n’aidera pas à surmonter les problèmes pétroliers dans les années à venir.
Selon une enquête Bloomberg, publiée hier auprès de quatre sociétés, à savoir Dubaï Global, Rystad Energy, Wood Mackenzie et Enviras, la production dans le bassin permien, situé dans l’ouest du Texas et du Nouveau-Mexique, devrait augmenter de 40 % en sept ans. Jusqu’à ce qu’elle atteigne son pic de 7,86 millions de barils par jour en 2030.
En moyenne, le permien ajoutera 2,4 millions de barils de production quotidienne d’ici là. Un nombre à peu près égal à la production totale de pétrole de l’Iran.
Cependant, il semble que cette croissance sera lente. Et l’OPEP+ gardera pour l’instant le contrôle du marché mondial du pétrole, selon l’agence.
Alors que l’augmentation de la production sera supérieure à celle de tous les pays de l’OPEP à l’exception de l’Arabie saoudite; les attentes indiquent une croissance lente pour des raisons telles que le rythme d’expansion. Ainsi, aucune augmentation significative n’est prévue cette année ou l’année prochaine. De sorte que le bassin permien n’aidera pas beaucoup à atténuer les problèmes actuels du monde, avec l’inflation résultant des prix de l’énergie.
En effet, les producteurs sont peu incités à augmenter rapidement la production. De plus, il y a une pénurie de « tout, de la main-d’œuvre aux tuyaux et au matériel de forage ».
Et tandis que le président Joe Biden appelle les fabricants à augmenter la production; son programme comprend également la lutte contre le changement climatique. Ce qui signifie que la vision politique du pétrole de schiste est incertaine.
De son côté, Raoul LeBlanc, de S&P Global, a déclaré que les entreprises souhaitent réduire les dépenses en capital sur les nouveaux puits; et ce, au profit d’un rendement croissant pour les actionnaires. Donc accélérer la production avec une pénurie de main-d’œuvre et d’équipement sera difficile et réduira la rentabilité de ces entreprises.
A cet égard, notons qu’en avril, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et l’Algérie ont décidé de manière coordonnée de réduire leur production quotidienne d’un total de plus d’un million de barils par jour, à partir de mai prochain jusqu’à la fin de cette année. Et ce, dans la plus forte baisse de production depuis la décision de la coalition OPEP+ en octobre 2022 de réduire la production de deux millions de barils par jour.
Au final, le Brent, la référence mondiale pour les prix du pétrole, s’établissait au-dessus de 85 dollars le baril en avril, après la décision inattendue de l’OPEP+.