Le 21 ème siècle voit naître un nouveau visage d’un nouveau monde. La question essentielle est de savoir si ce nouveau monde est-il perçu comment?
Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur livre son analyse géopolitique. Il estime via son post publié sur sa page Fb: « Si la chute du mur de Berlin (novembre 1989) et la dissolution du Pacte de Varsovie (février 1991) et de l’URSS (décembre 1991) ont été considérées comme des victoires de l’OTAN et en premier lieu des Etats-Unis d’Amérique, la défaite apparemment inévitable de l’Ukraine et sa possible partition entre ses voisins, en premier lieu russe, sera principalement une défaite stratégique de l’OTAN et surtout des Etats Unis d’Amérique. »
Elyes Kasri : « La Tunisie devra saisir les opportunités du futur »
Avant d’ajouter: « Cette défaite sur le terrain, en dépit de l’appui colossal et inédit offert par l’OTAN en plus des conséquences diplomatiques, technologiques et monétaires, annonce la fin de l’après deuxième guerre mondiale et de la guerre froide et surtout de l’hégémonie diplomatique, économique et militaire américaine sur le monde.
Après avoir perdu une grande partie de leur soft power dans les pays en développement surtout arabes et africains, les Etats Unis d’Amérique se révèlent progressivement comme un géant aux pieds d’argile avec un armement qui a perdu son avantage technologique et une économie soutenue par un dollar surévalué et sérieusement menacé dans son statut de principale monnaie des échanges internationaux.. »
Et de poursuivre: « Un nouveau monde est en train de pointer à l’horizon et de nouveaux équilibres géostratégiques vont interpeller la Tunisie qui devra faire preuve de sagacité et d’intelligence pour résister aux élans émotionnels qui dépassent ses moyens et intérêts surtout dans cette conjoncture de grande vulnérabilité de l’économie tunisienne et même du pays. Le nouveau monde ne sera certainement pas l’avènement du prolétariat international ni la matérialisation des slogans des années 60 et 70. »
Et de conclure: « La Tunisie devra saisir les opportunités du futur en tenant dûment compte des contraintes du présent même s’il est en pleine évolution avec de nombreuses incertitudes et soubresauts potentiels.
Les exaltés de l’idéologie anti-impérialiste devront calmer leurs ardeurs et prendre conscience que la Tunisie a assez souffert des transes juridiques, économiques et idéologiques de la décennie noire et a désormais besoin de réalisme, de rationalité et d’un positionnement international qui accorde la priorité absolue à l’intérêt national pour saisir toutes les circonstances disponibles et essayer de faire de chaque menace une opportunité. »