L’environnement de l’innovation a bel et bien changé à un rythme incroyable ces dernières années. Alors qu’à une époque, nous étions loin de penser que le monde de l’innovation et des start-up allait devenir non seulement la tendance du présent, mais aussi celle de l’avenir.
En effet, les nouvelles technologies et les start-up ont fait leurs preuves. Dans le cadre du 24e Forum de l’Economiste Maghrébin ayant pour thème: « La nouvelle mondialisation : une chance pour la Tunisie ?”, la question de l’internationalisation des start-up a été débattue lors du dernier panel.
Aujourd’hui, la question déterminante est de savoir si nous devons tous apprendre à nous réinventer pour rester en phase avec le marché du travail, mais aussi à nous internationaliser.
La start-up Kumulus, une success-story
Il s’appelle Iheb Triki et est cofondateur de la start-up Kumulus qui a créé un système consistant à transformer l’air en eau potable. Et ce, à travers des machines. Une telle idée n’est pas fortuite. Tout a commencé lors d’un voyage au Sahara durant lequel Iheb Triki a observé qu’ au milieu du désert, il y a de l’eau. Et il s’est dit que la nature a bien fait les choses et qu’il suffisait de répliquer ce phénomène naturel. D’où l’idée de créer Kumulus en 2021.
Intervenant lors du panel “Ces pépites qui ont réussi à s’internationaliser”, Iheb Triki est revenu sur son parcours professionnel, en soulignant que s’il a réussi à être là où il est maintenant, le mérite en revient à l’école publique, mais aussi à l’ascenseur social.
Il estime que la jeunesse tunisienne a beaucoup de potentiel et il suffit de retrousser ses manches. Et comme on dit #jump.
Par ailleurs, il a souligné que l’objectif de la start-up consiste à être la « water utility du futur » qui engloberait plusieurs technologies. Il indique qu’au-delà de la création de la machine, l’idée est de s’agrandir. Ainsi il annonce la création d’une plateforme permettant aux clients de monitorer et de contrôler leurs machines à distance. Tout en soulignant que les solutions ne manquent pas. A l’instar du dessalement de l’eau dans certains endroits ou de l’utilisation de l’énergie renouvelable.
Au-delà de sa réussite, que ce soit en Tunisie, en France ou ailleurs, Iheb Triki a reçu le prix de l’Agventure de la Berd. A ce propos, il a déclaré: « Nous sommes très honorés de figurer parmi les 200 start-up sélectionnées. Cela prouve que nous sommes sur le bon chemin ».
Notons que Kumulus à déjà vendu 8 machines en Tunisie et deux autres en France à des industriels.
Même si le monde des start-up paraît révolutionnaire et propice à l’innovation, cela n’empêche que pour certains, les obstacles sont d’ordre administratif, voire financier. C’est ce qu’a soulevé Lotfi Dabbebi, DG de QNB, lors de son intervention où il a rappelé que le modèle de financement doit se baser sur deux facteurs: l’investissement et le fonctionnement. Cela nous amène à poser la question suivante: les banques peuvent-elles accompagner les start-up? A cette interrogation, il estime que les banques sont capables d’accompagner les entreprises quand il y a un justificatif du marché cohérent répondant aux normes de la sécurité financière.
Evoquant la question de l’investissement de la part des banques, le DG de QNB souligne qu’il faut une relation gagnant-gagnant. Tout en ajoutant: pour que ce soit un succès ou une réussite, il faut un modèle approprié tel que des fonds d’investissement. Et c’est avec ce type de modèle que les banques pourraient investir dans les start-up.
Toutefois, Noomane Fehri, CEO de Our Digital Future, n’était pas de cet avis. Pour la simple raison que les banques ne peuvent pas accompagner les start-up. Il précise dans ce contexte: « Une banque est régulée par la BCT. Alors qu’une start-up a besoin de fonds d’amorçage ou de business angel (une personne physique qui décide d’investir une partie de son patrimoine financier dans des sociétés innovantes à fort potentiel).
Au-delà du diagnostic de l’état des lieux des start-up en Tunisie, il y a des success-stories qui brillent non seulement en Tunisie mais aussi à l’étranger. C’est le cas de Wassim Badri, DG de Kromberg & Schubert Tunisie et Maroc, qui a souligné l’importance des start-up. D’ailleurs, le groupe Kromberg & Schubert a parié depuis 2008 sur le savoir-faire tunisien dans le domaine de l’ingénierie pour bâtir tout un centre de Recherche et Développement.
Idem pour Walid Soltani Midani, cofondateur de Bravvo.io, qui a fait savoir que sa start-up a commencé en 2011, mais qu’il il a mis 6 ans pour qu’elle soit un succès, en transformant l’essai-passion en succès entreprise. L’objectif de sa start-up était de faire des jeux casual répétitifs que Monsieur et Madame Tout-le-monde peuvent jouer.
En somme, la jeunesse tunisienne a fait certainement ses preuves et continue de le faire, il suffit qu’on lui donne les moyens de briller…