Les fortes hausses de taux d’intérêt par les banques centrales « ont révélé les vulnérabilités du secteur financier ». C’est ce que déclare la cheffe du Fonds monétaire international. Tout en ajoutant que le secteur bancaire devrait être attentif aux risques supplémentaires, rapporte Bloomberg.
Les dirigeants de l’industrie doivent « anticiper les chocs et être prêts à agir lorsqu’ils se produisent, car ils viendront ». Ainsi prévient Kristalina Georgieva dans une interview accordée à Bloomberg News; et ce, en marge d’une conférence à Beverly Hills, en Californie. « Ce que nous avons vécu ces dernières années a été une série d’événements inimaginables », ajoute-t-elle. « La pandémie, la guerre en Ukraine, la hausse rapide des taux d’intérêt du secteur bancaire, après de très nombreuses années de baisse. »
D’ailleurs, le FMI a averti, dans un rapport le mois dernier, que les turbulences du système bancaire ralentiraient probablement la croissance économique. Tout en affirmant que les marchés financiers resteraient fragiles et stressés.
De ce fait, le Fonds a révisé à la baisse ses perspectives de croissance à 2,8 % pour cette année; en plus de mettre en garde contre de nouveaux risques baissiers.
Il avertit également que la fragmentation économique et les tensions géopolitiques pèseraient sur le PIB mondial au cours des cinq prochaines années. Un message dont la cheffe du FMI se fait l’écho aujourd’hui.
En effet, elle déclare que le passage rapide de taux d’intérêt bas à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés a joué un rôle dans la découverte des faiblesses de certaines banques. De même qu’elle estime que la douleur n’est peut-être pas terminée. « Cela ne veut pas dire que nous avons un laissez-passer », affirme-t-elle. « Cela ne veut pas dire non plus qu’il n’y aura pas d’autres vulnérabilités à venir », poursuit-elle.
Régulateurs vs médias sociaux
Par ailleurs, en marge de la conférence, des investisseurs déclaraient qu’ils craignaient que d’autres drames ne surviennent. Car les investisseurs pourraient cibler d’autres banques vulnérables plus petites.
A cet égard, Mme Georgieva relève que ce qui était remarquable dans le dernier sauvetage était la rapidité avec laquelle les dépôts ont été retirés de la First Republic Bank, basée à San Francisco. Et que cette rapidité était en partie due au pouvoir des médias sociaux.
Toutefois, elle a fait également l’éloge des régulateurs. En précisant qu’elle s’attendait à voir « une nouvelle réflexion en matière de réglementation et de divulgation. Et ce, sur la façon dont nous traitons ce problème ».