Les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN) devraient connaître des tensions inflationnistes plus longtemps qu’anticipé en octobre 2022, selon un rapport publié mercredi, par le Fonds Monétaire International (FMI), consacré à la région Moyen-Orient et Asie Centrale, intitulé «Perspectives économiques régionales : Préserver la stabilité macroéconomique dans un contexte toujours incertain » (Mai 2023).
« Le relèvement des projections dans la région tient principalement à l’évolution de la situation dans les pays émergents et à revenu intermédiaire (PE&PRI) , en particulier en Egypte et en Tunisie, où l’inflation devrait afficher une accélération plus vive que prévu après une nouvelle dépréciation du taux de change pour la première et une libéralisation des prix conjuguée à une réforme des subventions dans la seconde », selon ce rapport.
« L’inflation globale dans la région devrait rester stable à 14,8 % en 2023 (contre 14,8 % en 2022) et refluer à 11 % en 2024, soit une révision à la hausse d’environ 2,5 points de pourcentage pour ces deux années depuis octobre dernier ».
« Dans les pays où l’orientation n’est pas restrictive et où les tensions inflationnistes persistent, un nouveau resserrement de la politique monétaire devrait être envisagé pour stabiliser l’inflation et les anticipations inflationnistes (en Egypte, au Pakistan et en Tunisie, par exemple) ».
En parallèle, « de nouveaux efforts sont indispensables pour améliorer le cadre et la transmission des politiques monétaires dans la région. Comme la plupart des pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale ne disposent pas de données sur les anticipations inflationnistes, les responsables politiques doivent mettre au point des enquêtes consacrées à ces anticipations ».
Par ailleurs, en Tunisie et en Jordanie, l’activité devrait demeurer modérée cette année et la prochaine, par suite du tassement de la croissance chez leurs principaux partenaires commerciaux, des répercussions économiques de la guerre en Ukraine, d’un resserrement des conditions financières extérieures et intérieures et de la mise en oeuvre de politiques budgétaires restrictives.
En outre, « les pays PE&PRI de la région MOAN dont l’Egypte, la Jordanie et la Tunisie, devraient engager un vaste assainissement de leurs finances publiques, passant par des réformes des subventions et les déficits budgétaires primaires devraient ainsi, diminuer d’environ 3 points de pourcentage du PIB en moyenne entre 2022 et 2025 — dans le cadre de programmes annoncés par le FMI (Tunisie) ».
Cela étant, le durcissement des conditions financières annulera une partie des effets de ces efforts budgétaires étant donné que les charges d’intérêts des PE&PRI devraient augmenter d’environ 1 point de pourcentage du PIB en moyenne sur la même période.
Dans l’ensemble, les ratios dette publique/PIB devraient baisser à moyen terme dans la plupart des PE&PRI, toujours sous l’effet de l’érosion de la valeur réelle de la dette publique provoquée par la persistance de l’inflation (Egypte, Pakistan, Tunisie) et du redémarrage de la croissance.
En plus, les écarts de rendement des obligations souveraines se sont élargis, et les coûts d’emprunt nets ont fortement augmenté dans de nombreux PE&PRI (Liban, Pakistan, Tunisie) depuis octobre 2022.
Avec TAP