Les États-Unis continuent d’importer « indirectement » du brut russe, malgré l’interdiction annoncée par le président Joe Biden en mars 2022, selon l’Agence Energy Outlook Advisors.
Le rapport quotidien sur les marchés de l’énergie d’Energy Outlook Advisors, publié hier, a mis en évidence les importations américaines de produits pétroliers en provenance de pays qui importent du pétrole et des dérivés de Russie.
Il a révélé que ces pays travaillaient soit au raffinage du pétrole russe puis à l’exportation des produits qui en sont dérivés, soit à la réexportation directe des produits pétroliers russes, selon les informations suivies par la plateforme spécialisée dans l’énergie.
Le rapport « Energy Outlook Advisors » indique que les exportations de pétrole russe se dirigent vers les États-Unis via l’importation de produits pétroliers fabriqués à partir de brut russe, et via des exportateurs participant au « lavage » du pétrole russe.
Le rapport souligne que l’utilisation du terme « blanchiment » peut être inexacte, car de telles expéditions sont légales en vertu des sanctions actuelles. L’Union européenne et les États-Unis peuvent importer du pétrole russe, tant que le brut subit un changement significatif.
Il existe des cas dans lesquels les États-Unis n’importent pas de produits fabriqués à partir de pétrole russe, mais importent plutôt des expéditions de pétrole qui sont échangées contre des expéditions de produits pétroliers russes.
Par exemple, un pays producteur de pétrole pourrait importer 100 000 barils par jour de diesel russe pour son marché intérieur et exporter 100 000 barils par jour vers les États-Unis ou l’Union européenne.
Importations américaines de produits pétroliers
Les importations américaines de produits pétroliers en provenance de l’Inde ont atteint un niveau record au premier trimestre 2023, enregistrant 433,7 milliers de barils par jour au cours des trois premiers mois de l’année, selon les données d’Energy Outlook Advisors.
En effetn les importations en provenance d’Arabie saoudite ont doublé par rapport à ce qu’elles étaient avant l’invasion russe de l’Ukraine, atteignant 111 700 barils par jour en avril 2023.
Les importations en provenance des Pays-Bas en avril 2023 s’élevaient à environ 146 500 barils par jour, soit 3 fois les importations du quatrième trimestre 2022.
Implications pour le développement des importations américaines
Cette évolution des importations américaines de produits pétroliers a un impact significatif, car la Russie a pu commercialiser son pétrole brut et ses produits pétroliers à des prix très avantageux, ce qui a entraîné une modification du commerce mondial et du marché pétrolier en général, selon l’Agence.
Pendant ce temps, d’autres pays ont bénéficié de la remise sur le pétrole russe, comme le confirme le rapport.
Par exemple, certains producteurs de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) importent du brut et des produits pétroliers russes à bas prix, tout en réduisant leur production, qu’ils peuvent ensuite revendre à des prix plus élevés à l’avenir.
Pour cette raison, le rapport Energy Outlook Advisors a indiqué que le resserrement attendu du marché au cours des mois d’été pourrait ne pas se produire si les membres de l’OPEP finissaient par importer du mazout russe et d’autres produits pour produire de l’électricité.