L’Observatoire National pour la Lutte contre les Violences à l’égard des Femmes a organisé une rencontre débat sous le haut patronage de Dr. Amel Haj Moussa la Ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, pour présenter son étude sur : « L’identification des normes sociales et sexo –spécifiques discriminatoires à l’origine des violences fondées sur le genre », étude réalisée avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population dans le cadre du programme « Emna » financé par l’Union Européenne et menée par la professeure experte en Sociologie, Sihem El-Najjar.
Genre et norme
L’étude définit la norme, comme l’étymologie l’indique, à l’origine est un instrument de mesure, l’équerre. Elle est inhérente à toute société. Les normes peuvent être écrites ou objets de consensus.
Les normes sociales couvrent le large domaine de la vie des groupes et des individus : pratiques, fêtes, loisirs, sexualité, nourriture, apparences, éducation, etc. Elles sont en perpétuel changement, s’y croisent le religieux, le politique, le technique, etc.
Violences basées sur le genre dans le cadre familial
Sexisme hostile
Les filles sont oppressées par leurs frères (qui ont tous les droits), leur père ou même leur mère.
Les femmes sont privées d’héritage dans plusieurs régions (violence économique)
La violence puise parfois ses origines de la culture régionale (en l’occurrence au nord-ouest).
Une fille qui ose quitter la maison familiale est une honte pour sa famille.
Sexisme bienveillant
Cet oxymoron a été utilisé dans cette étude parce qu’« il a une valeur opératoire qui permet de « dévoiler ce que le sexisme, consciemment et le plus souvent inconsciemment, tente de cacher comme violence, stéréotypes et représentations derrière une argumentation qui se veut et se croit cohérente ». Ce qu’on appelle sexisme bienveillant est chargé de mots qu’on peut considérer comme positifs « hzara » « rjouliya ».
D’ailleurs certaines participantes déclarent aiment la Hzara. Pour une participante, un homme qui n’est pas « hazzar » est une mauviette » Halawissa
Violence basée sur le genre à l’école
A l’école, l’élève arrive plein bourré de préjugés et cet établissement ne fait rien pour changer sa perception de la question de la violence fondée sur le genre.
Violence basée sur le genre sur internet
L’étude a exposé un matériau collecté et constitué des commentaires postés sur des pages Facebook de trois chaines radiophoniques et de chaines de télévision.
« Les commentaires sélectionnés sont en réalité des réactions à des informations diffusées par les chaines concernées sur des questions : divorce, mariage, contraception, viol, meurtre, harcèlement sur Whatsapp »
Résumé des recommandations faites par cette étude
Famille et vie privée
« Promouvoir des programmes et des mesures en faveur des jeunes couples visant à les former aux principes et aux savoir-faire de la parentalité positive. »
École
Créer des espaces dans lesquels la question du genre est abordée.
Médias et activités culturelles
Travailler à mettre en place un cadre juridique qui pourrait contrôler toute violence basée sur le genre dans le pays.