Le ministre marocain de l’Agriculture Mohamed Seddiki a annoncé que le gouvernement travaillait pour encourager la culture de plantes capables de s’adapter aux conditions climatiques, à la lumière de la pire crise de sécheresse que le Maroc ait connue depuis plus de 4 décennies.
Le ministre a déclaré, en marge de la 15e session de l’Exposition internationale de l’agriculture à Meknès, que le gouvernement cherche à assurer la disponibilité des produits de base, tels que les pommes de terre, les tomates, les oignons et les céréales, et a expliqué que le principal obstacle est le manque d’eau dû à la sécheresse.
Au cours des dernières semaines, les prix des légumes et des fruits ont atteint des niveaux record, ce qui a contribué à une augmentation sans précédent des taux d’inflation. Le taux d’inflation au premier trimestre de cette année était de 9,4 %, contre 4 % au cours de la même période l’an dernier.
Les autorités marocaines affirment que le taux de précipitations cette saison dans le Royaume est le plus bas depuis 41 ans.
Le Maroc a connu au cours des 70 dernières années 20 saisons sèches, et le pays est confronté, depuis 2001, au défi de la gestion des ressources en eau en raison du faible niveau des précipitations, de la hausse continue des températures et de la surexploitation des nappes phréatiques.
Des plantes résistantes au changement climatique :
Parmi les cultures capables de résister aux changements climatiques soutenues par le Maroc figurent le caroubier, l’olivier, l’arganier, le cactus et l’amandier, ainsi que le développement et l’utilisation de variétés végétales génétiquement améliorées et résistantes à la sécheresse, notamment celles liées aux céréales et au fourrage. .
Au cours des derniers mois, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche a lancé des projets d’extension de la plantation de caroubiers dans plusieurs régions du Maroc. Le plan « Génération verte 2020-2030 », dont le ministère est chargé, est d’une superficie d’environ 100 000 hectares de caroubiers pour augmenter la production nationale.
La superficie cultivée en cactus atteignait 170 000 hectares et la superficie plantée en amandiers s’élevait à 171 000 hectares, tandis que la superficie plantée en oliviers dépassait le million d’hectares.
Le Maroc est classé parmi les pays menacés de stress hydrique sévère à l’horizon 2040, et le secteur agricole est le secteur le plus consommateur d’eau, avec un taux de demande de 87,3%.
Le gouvernement marocain a approuvé, plus tôt, un programme d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation pour la période comprise entre 2020 et 2027, avec des investissements de 115 milliards de dirhams (environ 12 milliards de dollars américains).
Parallèlement à la politique des barrages, le Maroc s’est fortement tourné, ces dernières années, vers la mer à travers des projets de dessalement pour améliorer ses approvisionnements en eau.
Avec l’objectif d’atteindre 20 usines de dessalement d’ici 2030, le Maroc a adopté un plan d’agrément des projets liés au dessalement de l’eau de mer, selon des spécialistes.
Le Maroc connaît une baisse alarmante de la part annuelle d’eau par habitant, car elle s’élevait à moins de 650 mètres cubes par an, contre 2 500 en 1960, et la quantité devrait être inférieure à 500 mètres cubes d’ici 2030, selon un précédent rapport du Conseil Economique et Social au Maroc.