« C’est dans les moments difficiles qu’on reconnaît ses amis ». Mais l’actualité “tragique“ oblige, nous modifions ce proverbe pour dire que « c’est dans les moments tragiques qu’on reconnaît les vrais patriotes ».
En effet, Hassen Chalghoumi, Tunisien (sa mère est de Gabès et son père de Bizerte) et imam de Drancy en France, était à Djerba à l’occasion du pèlerinage juif (la Ghriba). Il a qualifié l’attaque de “moment de joie transformé en cauchemar“.
Sur leparisien.fr, il assure que le pèlerinage juif de la Ghriba est une tradition pour lui, et qu’il s’y rend chaque année. Et l’imam de confier : « C’est une fierté pour moi, en tant que Tunisien, de montrer qu’en Tunisie tout le monde vit ensemble ». Cependant, cette année ce vivre ensemble a été endeuillé, et ce suite à l’attaque devant la synagogue qui a fait 5 morts dont l’assaillant.
« Le lundi, j’ai passé toute la journée à la synagogue, comme c’était le premier jour de pèlerinage. Hier, je me suis dit que je ne passerai qu’en fin d’après-midi », témoigne l’imam. « Quand on est arrivé, aux alentours de 19 heures, la police nous a dit qu’on ne pouvait pas entrer parce qu’il y avait des tirs… Toutes les personnes venues de l’étranger ont été escortées jusqu’à l’hôtel par l’armée ».
Mais au-delà des victimes, ce qui inquiète Chalghoum, ce sont les répercutions qu’aura cette attaque sur le tourisme tunisien. Pourtant, la Ghriba est “une fête habituellement bien reçue“ dans la population tunisienne. Et que « l’État met tous les moyens, notamment en matière de sécurité, pour éviter que ce type d’attaque ne se produise », notamment depuis l’attentat-suicide de la synagogue de Djerba en 2002 qui s’était soldé par la mort de 19 personnes.
L’imam de Drancy est convaincu que le nouveau drame « va stopper le tourisme. Cela va gâcher l’été et donc des emplois, des vies ». Cela est d’autant plus regrettable que le tourisme, secteur vital par excellence de l’économie tunisienne, amorçait une belle reprise.
Mais patriote qu’il est, Hassen Chalghoumi appelle à faire comme pour l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes où, le 9 janvier 2015, plusieurs personnes avaient été assassinées, mais qui est restée ouvert. Donc, le pèlerinage de la Ghriba doit se perpétuer dans le temps. Car, « on ne peut pas effacer 2000 ans d’Histoire comme cela », dit-il.
Espérons qu’il sera entendu par tout le monde y compris les décideurs politiques. Il y va de notre économie.