Comment peut-on qualifier ce qui s’est passé hier aux abords de la Ghriba? Quel est l’état des lieux de la communication de crise?
Kerim Bouzouita, anthropologue, souligne dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que « seuls les ministères de l’Intérieur et de la Justice peuvent qualifier ce type d’attaque, notamment si c’est une attaque d’un déséquilibré, ou un crime raciste. D’ailleurs, il est trop tôt pour se prononcer, il faut laisser les sécuritaires faire leur travail et l’annoncer plus tard ».
Maintenant, la question de la communication est dominante. On se demande s’il y a eu une faille ou non du point de vue communication de crise. A cette interrogation, il a répondu: « On a remarqué durant l’opération que nous avons très peu d’informations. Or les médias étrangers ont communiqué alors qu’il n’y a pas eu une source officielle. Et beaucoup de gens ont reproché le retard de la réaction du ministère de l’Intérieur. Alors qu’il était le seul à réagir dans un délai raisonnable, puisqu’il a fait son travail convenablement, en communiquant 3 heures après l’opération ».
Et de poursuivre: « Le ministère de l’Intérieur n’est supposé communiquer que s’il maîtrise la situation, le problème est qu’on ignore si la cellule de communication de crise existe vraiment. Or si elle existe, elle fait la veille et doit être prête à tous les scénarios. Le pouvoir exécutif aurait dû envoyer un message de solidarité avec les familles des victimes. Il aurait dû être présent à Djerba. Comme on dit, une minute de retard compte. D’ailleurs, ce qu’on a observé selon les médias étrangers, c’est qu’il s’agit soit d’un crime raciste, soit d’une attaque terroriste. Le président français Emmanuel Macron vient de parler d’antisémitisme ».
Et de conclure: « Le dernier message est pour dire qu’on est là et qu’on est prêt à assurer leur sécurité. Et comme l’a dit l’ancien ministre du Tourisme, René Trabelsi, sans les forces de sécurité, on aurait assisté à un carnage. Aujourd’hui, il faut se donner les moyens pour s’organiser et il est temps de se réveiller. On dirait que certains ministres sont en train de travailler leur image de marque et non celle du pays ».