La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, laisse la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux d’intérêt face à une inflation toujours jugée trop élevée. C’est ce qu’elle déclare dans un entretien au journal japonais Nikkei.
Au cours des neuf derniers mois, la BCE a « agi de manière très ciblée et décisive pour lutter contre l’inflation » avec sept hausses de taux consécutives jusqu’en mai. Ainsi ajoutait hier Christine Lagarde au journal japonais, admettant toutefois qu' »il reste un long chemin à parcourir ». Et sous-entendant qu’il faut encore resserrer le robinet du crédit, en recourant à leur outil favori pour atténuer la pression sur les prix.
En outre, les prix continuent d’augmenter dans les produits alimentaires et une large gamme de biens. Tandis que l’inflation a atteint 7 % en avril; bien en deçà de l’objectif de 2 % fixé par la BCE.
« Il existe des facteurs importants qui pourraient accroître les risques sur la trajectoire de l’inflation, notamment en ce qui concerne les hausses de salaires dans différents pays européens », a prévenu Christine Lagarde. Tout en évoquant les pressions à la hausse des salaires pour contrer la baisse du pouvoir d’achat des ménages due à la hausse des prix.
Les économistes pensent désormais que la Banque centrale européenne va relever ses taux d’intérêt lors des deux sessions qui précéderont la pause estivale.
Sur le plan économique, la zone euro est « en meilleure position qu’on ne le craignait il y a six mois »; alors que l’Europe était confrontée au problème d’approvisionnement énergétique, selon la présidente de la BCE.
Cependant, Christine Lagarde a affirmé qu’une ombre demeure au tableau : les grandes incertitudes « dont le développement de la guerre en Ukraine et certains signes de ralentissement de la demande de produits manufacturés ».