La Cour des comptes européenne, l’ECA, a demandé hier à la Banque centrale européenne une surveillance plus stricte des banques européennes. Notamment celles qui présentent des soldes élevés de créances douteuses et des exigences plus strictes en matière de constitution de provisions.
Comme l’indique le rapport de l’ECA publié hier, concernant l’évaluation de la supervision des banques de la zone euro, la BCE n’a pas fait « le meilleur usage des outils à sa disposition ». De même qu’elle n’a pas exigé des banques des informations suffisantes et n’a effectué en temps voulu une couverture des fonds de surveillance requis.
Il est à noter que la gestion des anciens prêts non performants (anciennes ENP) était au centre de l’évaluation de l’ECA. Et, plus précisément, l’efficacité des méthodes utilisées par la BCE pour minimiser le risque de crédit dans le cadre de la dépréciation des ENP.
« Sur la base de l’échantillon de banques, nous avons constaté que, dans la pratique, la BCE n’a pas pris de mesures de surveillance obligeant les banques à constituer des provisions supplémentaires, ni imposé de réductions de capital CET 1 », indique le rapport. Il ajoute que « davantage d’efforts devraient être faits pour qu’elle [la BCE] soit en mesure d’obtenir une plus grande certitude que les banques gèrent et couvrent correctement le risque de crédit ».
De cette manière, l’ECA ouvre la voie à un provisionnement plus important des banques de la zone euro et, en particulier, de celles dont les anciens NPE résiduels sont élevés – comme les banques grecques. Cependant, des sources de surveillance de haut niveau assurent à Forbes.gr qu' »aucun problème de ce type ne se pose » pour le secteur national.
Selon les analystes, la « critique » de la CCE à l’égard de la BCE est que la banque centrale n’a pas épuisé ses pouvoirs de surveillance spéciaux pour exiger une couverture en capital plus élevée ou redéfinir les fonds propres sur la base d’exigences plus élevées dans le cas des institutions ayant un ratio NPE élevé. Un autre point de critique est que la BCE a donné trop de temps aux banques – en particulier celles qui ont des NPE élevés – pour choisir une stratégie de désendettement.
Le résultat de l’approche choisie par la BCE, indique le rapport, a été le traitement inégal des banques. Car les banques ayant un pourcentage plus élevé de prêts non performants ont eu plus de temps que les autres. Tandis que les banques ont été laissées pour choisir l’approche de couverture la plus avantageuse pour elles.