L’Agence internationale de notation Moody’s a souligné que des États des marchés frontières (marchés pré-émergents offrant un potentiel de croissance plus important que les marchés développés), comme la Tunisie, sont confrontés à un défi de refinancement de plus en plus onéreux dans un contexte de tarissement des alternatives de financement. Tout en estimant que l’obtention du soutien du FMI peut engendrer la confiance dans un contexte de pressions sur les liquidités.
Selon Moody’s dans un récent rapport, pour le cas de la Tunisie, « les paiements du principal des euro-obligations, en pourcentage des réserves extérieures de fin 2022, représenteront 7% en 2023, 12% en 2024 et 13% en 2025 ».
Les auteurs du rapport rappellent que les banques multilatérales de développement ont augmenté leurs prêts, souvent associés aux programmes du FMI. Tout en ajoutant qu’ils sont » confrontés à des pressions de liquidité dues à d’importants amortissements arrivant à échéance dans un contexte d’options de financement limitées, les créanciers officiels peuvent fournir un financement qui compense le rythme plus lent des prêts des créanciers chinois et la baisse des émissions d’obligations internationales « .
Moody’s: Ces réformes s’accompagnent souvent de coûts sociaux à court terme
Cela explique que le financement multilatéral, en particulier lorsqu’il est associé aux programmes du FMI, est censé catalyser d’autres sources de financement, notamment auprès de créanciers privés, pour atténuer les risques de refinancement. Tout en soulignant que les prêts du FMI et autres prêts multilatéraux sont subordonnés à l’engagement des gouvernements envers les réformes économiques et fiscales et à leur mise en œuvre .
Par ailleurs, la même source estime que « ces réformes s’accompagnent souvent de coûts sociaux à court terme, tels que la suppression des subventions ou la possibilité d’une plus grande flexibilité du taux de change, ce qui peut augmenter l’inflation importée et réduire le pouvoir d’achat ». Cela signifie entre autres l’incapacité d’un pays comme la Tunisie à débloquer des financements extérieurs supplémentaires à partir de sources officielles et bilatérales, dépendant de la mise en place d’un programme du FMI. Ce qui « augmente les risques sur sa balance des paiements et la probabilité d’une restructuration de sa dette ».
Avec TAP