La question de la migration clandestine était l’un des sujets débattus entre Hadja Lahbib, ministre belge des Affaires étrangères, et le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, pendant sa visite en Tunisie, du 9 au 11 mai 2023, en compagnie de son homologue portugais, João Gomes Cravinho.
Hadja Lahbib souligne l’importance de faire face au défi migratoire, rappelant que l’afflux de migrants en provenance de Tunisie est en forte croissance. A savoir que près de 20 000 migrants ont tenté la traversée depuis janvier 2023 (Source FTDES)
Au delà de ce chiffre alarmant pour l’UE, Hadja Lahbib met l’accent également sur les enjeux auxquels fait face la Tunisie, notamment sur le plan politique et économique. Ainsi, elle précise, lors de son intervention sur la RTBF, que « la Tunisie traverse également une grave crise politique. Et notre mission en Tunisie avait pour objectif d’aplanir des différends, entre autres le problème migratoire ».
Dans ce contexte, elle estime que « cet afflux de migrants est aussi lié à l’instabilité et au manque de perspectives, que ce soit en Afrique subsaharienne ou en Tunisie même. Nous sommes confrontés à ces problèmes sur les côtes de l’Union européenne. Mais la Tunisie elle-même est victime de cet afflux qui vient de l’Afrique subsaharienne. Le sujet a été abordé. Je pense que cela doit pousser la Tunisie à entamer des réformes politiques, économiques et sociales nécessaires pour stabiliser le pays. Afin d’éviter que sa propre population veuille le quitter, faute de perspectives, et aussi afin de protéger ses propres frontières ».
Par ailleurs, Mme Lahbib a évoqué le refus du président Kaïs Saïed d’accepter les conditions du FMI pour accorder le prêt négocié. « Il a justifié son refus de mettre en œuvre les réformes demandées par le FMI, parce qu’il considère que la paix sociale n’a pas de prix… Toutefois, il s’est montré ouvert à des réformes plus justes au profit des classes défavorisées ».