Il faut annuler le pèlerinage 2023 ( Hajj) pour les Tunisiens ! Sacrilège, crient certains. Real économique, disent d’autres. Alors, la foi serait-elle incompatible avec la réalité économique ?
Parmi les partisans de la réalité économique, il y a les imams. Oui, vous avez bien lu « IMAMS ». Sur les ondes de la radio Diwan FM, mercredi 17 mai 2023, le Syndicat des imams en Tunisie, par la voix de son secrétaire général, Fadhel Achour, a appelé les autorités tunisiennes à annuler le départ des pèlerins tunisiens vers La Mecque, en Arabie saoudite.
Une raison évidente justifie cet appel : la Tunisie est dans une situation économique extrêmement difficile, avec les caisses de l’Etat à leur niveau le plus bas.
En effet, explique Fadhel Achour, on demande à ceux qui ont les moyens d’accomplir le rite du Hajj de se «… montrer solidaires avec l’Etat à l’heure où notre société et notre économie souffrent de la rareté des devises étrangères ».
A rappeler du reste au passage que le prix du pèlerinage 2023 a été fixé à 19 400 dinars tunisiens (environ 5 800 euros) ; il s’élevait à 5 100 euros en 2022 (près de 16 400 dinars tunisiens).
Ce n’est pas un acte « antireligieux »
En fait, Achour souligne que l’appel du Syndicat des imams ne doit pas être interprété comme un acte « antireligieux », voire anti-islam, mais il tient compte des réalités économiques du pays. Il s’agit d’aider ceux qui sont dans le besoin, principe défendu par l’islam.
D’ailleurs, il n’a pas manqué de rappeler que « l’islam est un mouvement de conscience, une révolution contre le système », selon Saphir News.
Cela dit, il est difficile pour les futurs pèlerins d’accepter de ne pas partir accomplir ce rite du Hajj, étant donné qu’ils ont attendu leur tour pendant longtemps. Selon les quotas annuels du nombre de pèlerins accordés par l’Arabie saoudite à chacun des pays musulmans, rappelle-t-on, la Tunisie procède à un tirage au sort…
Alors comme solution de « rechange », Fadhel Achour propose aux pèlerins – encore une fois, crise économique oblige – d’effectuer la Omra, un rituel non obligatoire, contrairement au Hajj, cinquième pilier de l’islam.