Il est nécessaire que les autorités compétentes expliquent à l’opinion publique toute la vérité concernant les accusations contre les personnes arrêtées durant ces derniers mois. C’est ce que déclare l’ancien secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail ( UGTT) Houcine Abassi. Et ce, dans son intervention, hier 21 mai 2023, lors de sa présence à l’émission Jaweb Hamza diffusée sur les ondes de Mosaïque FM.
L’initiateur du Dialogue national en 2013, Houcine Abassi, appelle le président de la République Kaïs Saïd à s’ouvrir sur la société civile et à dissiper la peur et la crainte qui commencent à s’emparer des Tunisiens. Pour lui, il faut concevoir une nouvelle vision qui n’a rien à voir avec les pratiques liberticides. Pour le syndicaliste, il n’est pas possible de parler de liberté sans démocratie et consensus. Ainsi, il souligne l’importance de l’action partisane. « L’intérêt suprême du pays doit primer », lance-t-il.
Revenant sur la révolution tunisienne, l’intervenant considère qu’elle a été confisquée par des personnes qui n’ont aucune relation avec la révolution. « Assez de surenchère! Aucune partie n’a provoqué la révolution. Il s’est avéré que c’est l’expression d’une colère populaire provoquée par la situation du pays », étaye-t-il.
Puis, il répondait à une question portant sur l’assassinat de feu Chokri Belaïd. M. Abassi affirme qu’il avait un rendez-vous avec lui le jour de son assassinant. « Le processus judiciaire de cette affaire ne fut pas loyal », regrette-t-il. Dans le même sillage, il estime que le problème n’était pas l’identité de l’auteur du crime mais plutôt celle du comploteur et du commanditaire. M. Abassi n’épargne pas la justice tunisienne. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas une magistrature loyale ».
Sur un autre volet, Houcine Abassi affirme que l’UGTT était bel et bien l’initiatrice du dialogue national du 2013. Cependant, il précise que « nous n’assumons en aucun cas l’accord entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Nous avons cru en leurs promesses et nous avons débloqué la situation. Nous n’assumons en aucun cas ce qui est arrivé après les élections de 2014 ». Il pointe du doigt, également, l’ancien chef du gouvernement Mehdi Jomâa (29 janvier 2014 – 6 février 2015) qui a « porté atteinte au pays et n’était pas à la hauteur de la confiance qui lui a été accordée ».