Sonya Ibidhi est l’exemple même de la réussite de la reconversion professionnelle en Tunisie. Ce concept, qui a émergé en Tunisie depuis quelques années, s’impose petit à petit. Cette entrepreneure qui a abandonné son travail initial de journaliste, se projette dans un nouvel univers professionnel, à savoir la culture de fleurs comestibles.
Sur un ton confiant, elle affirme qu’elle ne regrette jamais sa décision notamment parce qu’elle juge son métier initial « très stressant ». Ainsi, elle prend sa décision en partant d’un constat : « Je me suis rendu compte que certaines fleurs rares utilisées en cuisine et en médecine ne sont pas disponibles en Tunisie et sont importées. Je me suis développée dans ce domaine et j’ai réalisé mon rêve d’agriculture de cette manière ».
« La production de fleurs comestibles est un projet dont je rêvais depuis longtemps et que j’ai réalisé après avoir examiné tous les aspects. J’ai commencé mon projet à Tabarka, car c’est une région à forte humidité et qui permet de répondre facilement aux besoins en eau. Tabarka, qui a un climat doux, est un endroit très approprié pour la culture des fleurs. Au début, j’ai commencé avec cinq types de fleurs, puis j’ai augmenté ce nombre à sept, puis à 15. Et maintenant je cultive 21 types de fleurs ». C’est ce qu’elle déclare, dans une interview accordée à AfricaNews.
Ne pouvant pas convaincre l’Etat pour bénéficier des programme d’incitation à l’investissement, l’ex-journaliste s’est trouvée dans l’obligation de faire l’acquisition « d’un terrain dans cette région (Tabarka) avec mes propres moyens et j’ai créé cette entreprise. L’entreprise a su profiter des spécificités de la région ouverte au tourisme et proche de la frontière algérienne. D’ailleurs, nos principaux clients sont les hôtels, les restaurants de luxe et les laboratoires pharmaceutiques qui produisent des compléments nutritionnels ».
Plaçant la barre très haut, elle ambitionne à exporter les fleurs que nous importons. « Mon objectif est d’atteindre le niveau d’exportation des fleurs que nous importons. Dans un premier temps, je souhaite exporter mes produits en les promouvant dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique. J’ai également un restaurant où seront servis des menus composés de légumes, fruits et fleurs cultivés à la ferme. Nous allons permettre à nos clients de déguster des produits bio dans notre restaurant, que nous construirons entièrement à partir de matériaux de construction recyclés dans le respect de l’architecture de la région », conclut-elle.