C’est un fait que la diplomatie économique relève principalement des attributs et des prérogatives directes des chefs d’État et de gouvernement, ce qui n’enlève rien au mérite des diplomates de métier.
Mais ce jeu subtil, au motif de s’attirer les faveurs des investisseurs étrangers, sera de peu d’effet, s’il n’a pas son égal au profit de nos capitaines d’industrie qui méritent plus d’égard, de considération et de sollicitude. Ils représentent, aux yeux de tous, la principale force d’attractivité. C’est d’ici que montent les premiers signaux. S’ils sont au vert, la voie est libre pour les IDE.
Signe des temps, la diplomatie économique prend le dessus. Elle s’impose comme un passage obligé, la voie royale. Le poids et l’importance des enjeux économiques, commerciaux et financiers et l’exacerbation de la compétition mondiale impliquent l’intervention et la capacité d’influence des chefs d’États eux-mêmes. On a pu le vérifier chaque fois, à l’occasion de rencontres au sommet mondiales ou régionales, dominées pour l’essentiel par des considérations d’ordre économique, commercial et financier.
Le poids et l’importance des enjeux économiques, commerciaux et financiers et l’exacerbation de la compétition mondiale impliquent l’intervention et la capacité d’influence des chefs d’États eux-mêmes
Le récent sommet arabe de Djeddah en Arabie saoudite ne déroge pas à la règle, en dépit d’un ordre du jour à dominante géopolitique. Mais il n’est pas et ne doit pas être sans rapport avec la situation financière de certains pays victimes de la hausse des prix du pétrole et des céréales. Il se doit de mettre en place des mécanismes d’aide à cet effet. Sans solidarité réelle et effective, la Ligue arabe perdrait sa raison d’être.
Le président Kaïs Saïed a suffisamment d’arguments et de légitimité pour lever le voile d’hypocrisie de pays unis dans la désunion, membres aujourd’hui influents d’une organisation arabe qui se cherche un avenir qui ne soit pas la reproduction d’un passé, le moins que l’on puisse dire, peu glorieux.
Par Hédi Mechri