En quête de nouvelles approches plus réalistes, la gestion des rapports avec les pays voisins ont connu quelques zones de turbulence. Comment expliquer les rapports géopolitiques entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie?
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique a fait savoir via son post Fb que « depuis 2011, la Tunisie a échoué dans sa gestion du voisinage libyen avec des effets préjudiciables sur l’économie et la sécurité nationales. «
Quant aux relations avec l’Algérie, l’analyste politique considère qu’elles semblent à leur tour prendre une tournure de plus en plus inquiétante dénotant un processus de vassalisation préjudiciable à la souveraineté de la Tunisie et à la stabilité de la sous région.
Et de préciser: « En plus du cumul sourd de litiges bilatéraux notamment sur le dossier brûlant de l’eau, des responsables politiques et diplomatiques algériens prennent la liberté de discuter avec des pays tiers de la stabilité de la Tunisie sans susciter de réaction d’amour propre de la Tunisie. La tendance de certains en Tunisie à trop compter sur la charité de l’Algérie encourage ce comportement algérien, pays avec lequel l’histoire, avant et après l’indépendance, nous a pourtant appris à faire preuve de vigilance tout en veillant à l’établissement de relations de bon voisinage basées sur le respect et les intérêts mutuels. »
Toutefois, il rappelle que la Tunisie post révolution a chahuté son image et ses relations sur la scène internationale. Ainsi il met l’accent sur la fragilité des relations. Tout en ajoutant « une gestion imprudente de nos relations avec nos voisins immédiats comporte d’énormes risques non seulement diplomatiques mais également économiques et sécuritaires. »
Et de conclure: « Trêve de romantisme béat et de slogans qui résonnent comme des bidons vides. Fraternité oui, mais surtout vigilance, respect mutuel et relations d’égal à égal. La souveraineté nationale est trop précieuse pour être compromise par des élans émotionnels irréfléchis ou pour une poignée de pétro-dollars. »