Le professeur de droit constitutionnel Slim Laghmani estime que le Tunisien a renoué avec son ancienne vison pour l’Etat comme étant un pouvoir qui s’exerce sur sa personne.
Lors de son intervention dans le cadre de l’émission Jaweb Hamza diffusée sur les ondes radiophoniques de Mosaïque FM le 28 mai 2023, Slim Laghmani affirme que suite à la révolution il y a eu une sorte de conciliation entre le citoyen et l’Etat. Parmi les manifestations de cette conciliation est l’intérêt que portait le Tunisien pour l’action politique. Pour lui, à certain moment, le Tunisien ne sent pas sa citoyenneté car l’Etat d’après-indépendance n’a pas rompu avec l’héritage beylical. Quatre raisons expliquent ce désintérêt.
Si la conciliation entre le Tunisien et l’Etat s’est éclipsée, c’est parce que le Tunisien a construit une image négative de la classe politique jusqu’au 25 juillet 2021. Les Tunisiens ne se sentaient pas concernés par les tiraillement et conflits politiques.
Selon Slim Laghmani, la deuxième raison est l’interférence entre la magistrature et la politique lors du processus du 25 juillet 2021. Il pointe du doigt d’ailleurs, le décret 54.
Quant à la troisième raison, elle est relative aux répercussions de la pandémie, les répercussions de la guerre russo-ukrainienne sur l’économie déjà en crise. Selon l’intervenant, dans cette conjoncture, le pouvoir d’achat est devenu le souci majeur de Tunisiens. La quatrième est la dernière raison est « le regard que porte l’Etat sur le citoyen comme un sujet ce qui a aggravé encore la situation »