La 5ème « Rencontres Tunisie » organisées par Business France à Paris ont connu un grand succès, avec 250 entreprises participantes. Elles ont démarré le 23 mai au siège parisien de Business France par un partage d’expériences des entrepreneurs privés et un point sur la situation du marché par des experts français et tunisiens. Deux journées de rendez-vous complémentaires en visio-conférences se sont tenues les 25 et 26 mai pour assurer un réseautage global des entreprises, avec plusieurs centaines de mises en relation.
Elles ont permis de faire le point sur le marché tunisien, ou 1500 sociétés françaises emploient 150 000 collaborateurs. Mais aussi de mettre en avant des opportunités liées au développement du tissu industriel en offshoring vers l’Europe, au numérique, aux enjeux de la décarbonation et de la transition écologique, au tourisme et à l’agro-industrie. Retour sur les Rencontres Tunisie.
Les chiffres riment avec la bonne santé des relation économiques tuniso-françaises
En ouverture, le directeur général de Business France, Laurent Saint-Martin, et les Ambassadeurs André Parant et Karim Jamoussi, ont souligné l’ampleur de la relation économique franco-tunisienne.
En effet, la France est le premier partenaire économique de la Tunisie, avec un stock d’IDE de 1,9 milliard €, des échanges commerciaux diversifiés d’un montant global de 8,9 milliards €, dont 3,8 milliards d’exportations françaises (3ème fournisseur, après la Chine et l’Italie) et des dizaines de PME et d’ETI engagées dans des stratégies de co-développement entre l’Europe et l’Afrique.
La Tunisie est également très intégrée dans les chaînes de valeur européennes, en exportant 5,1 milliards € vers la France – premier client de la Tunisie- dont une grande partie de produits industriels et technologiques exportés par les filiales françaises. Tout en étant le premier pays africain investisseur en France en nombre de projets, surtout dans la technologie et le numérique.
Cependant, les conséquences de la crise sanitaire et le choc de la guerre en Ukraine ont renforcé des fragilités macro-économiques, des difficultés d’approvisionnement. Ainsi, elles obligent à trouver des solutions de financements auprès des bailleurs de fonds internationaux.
L’Ambassadeur de France en Tunisie a réitéré le soutien de l’équipe économique France aux entrepreneurs des deux pays. Tandis que le Directeur Général de Business France assurait de la mobilisation de son équipe en Tunisie et des partenaires Team France Export.
La conjoncture actuelle et les fragilités identifiées
Le statut offshore tunisien, mis en œuvre pour la première fois en Afrique du Nord il y a plus de 50 ans, a été présenté par MAZARS. A savoir :
- Un capital humain reconnu comme très qualifié (65.000 diplômés par an selon Jalel Tebib de la Fipa); ainsi que la position stratégique du marché entre l’Europe et l’Afrique.
- Le statut de partenaire avancé avec l’UE et la zone de libre-échange continentale africaine ZLECAf, représentent aussi des atouts importants et la première exportation tunisienne, avec ce certificat d’origine africain a d’ailleurs été réalisée ce 25 mai vers le Cameroun.
- Beaucoup de projets d’extensions de capacités sont en cours pour répondre aux besoins de near-shoring pour l’Europe et l’Afrique, selon le président de la CCI Tuniso-Française Khélil Chaïbi et le directeur Afrique du Nord de Business France Michel Bauza.
Des interventions hautes en couleur
Plus de 20 chefs d’entreprises sont intervenus et ont mis en avant la montée en compétences des équipes locales, pour la production et la R&D, ainsi que la compétitivité du marché. Plusieurs annonces témoignent aussi du dynamisme des projets privés.
L’entreprise française EDF EN a annoncé dans ce cadre l’ouverture d’une nouvelle filiale en Tunisie pour répondre aux besoins de décarbonation industrielle. L’entreprise tunisienne WATTNOW a de son côté officialisé son implantation en France à Toulouse, pour se développer en Europe, et l’entreprise française SELT MARINE annonçait l’inauguration de sa nouvelle usine de Bizerte (biotechnologies) à la mi-juin. STAFIM Industries, le partenaire tunisien du groupe STELLANTIS a par ailleurs confirmé la montée en puissance de sa production de Pick-up Landtreck pour la région, en visant 60 % d’intégration locale. Alors que le groupe franco-italien PRYSMIAN et ACTIA renforcent leurs plans de développement industriels en Tunisie.
700 start-up labélisées
Le secteur de la Tech et les enjeux de la transition numérique en co-développement ont été mis en avant par plusieurs entreprises implantées en France et en Tunisie, comme NUMERYX, DISCOVERY ou INETUM, avec la présence depuis 2019 de la FRENCH TECH TUNIS pour faciliter les relations entre les jeunes pousses et les écosystèmes d’innovation. Avec plus de 700 start-ups labélisées et une valorisation en hausse, la scène tech tunisienne est une des plus dynamique en Afrique, comme l’illustre le rachat de InstaDeep pour 400 millions € par BioNTech début 2023.
Avec communiqué