Ons Jabeur se mesurera dans quelques heures à l’Italienne Lucie Bronzetti dans son match d’ouverture à Roland-Garros. Une adversaire a priori abordable sur le papier. Mais attention à ne pas reproduire le scénario cauchemardesque de son élimination l’an dernier d’entrée face à la modeste Polonaise, Magda Linette (3-6, 7-6, 7-5).
Déjà enfant, elle rêvait de décrocher le titre du Grand Chelem parisien. Le moment est-il venu pour elle de toucher enfin le graal? Ons Jabeur, 28 ans, foulera dans quelques heures, précisément à 10h45, l’allée Philippe Chatrier dans l’enceinte du mythique stade parisien de Roland-Garros.
Elle arrive en tête de série numéro 7, auréolée de son statut de première joueuse arabe à atteindre en 2022 deux premières finales en Grand Chelem. Et ce contre la Russe Elena Rybakina à Wimbledon en juillet, puis face à Swiatek à l’US Open deux mois plus tard. De même qu’elle remportait un titre WTA 1000 à Madrid et entrait dans le cercle très fermé du Top 10. Elle était dans une courbe ascendante, touchant presque les étoiles. Si ce n’étaient ces maudites blessures à répétition qui entravaient sa marche vers son destin.
Et quel destin pour la petite hélalienne qui toucha sa première raquette à… trois ans!
Attention à la marche
Ainsi, l’une des meilleures tenniswomen au monde sur terre battue, selon le témoignage de l’ex-numéro une mondiale, la Polonaise Iga Swiatek, notre coqueluche nationale entrera aujourd’hui en lice face à Lucia Bronzetti, classée 65ème, dans le cadre du premier tour du simple dames.
Une partie qui s’annonce facile? Pas si vite : l’Italienne, 24 ans, vient juste de remporter samedi 27 mai 2023 son premier titre sur le circuit WTA au tournoi de Rabat. Après son succès, elle passe de la 102ème position à la 65ème place au classement WTA mis à jour lundi 29 mai. Ons Jabeur conserve, quant à elle, sa 7ème place mondiale.
Chasser le signe indien
Arrivera-t-elle à chasser le signe indien à Paris où elle fut éliminée l’année dernière, à la surprise générale, dès son premier match? A savoir qu’elle n’est jamais parvenue à passer le stade des huitièmes de finale à Roland-Garros qu’elle a atteint en 2020 et 2021. Mais, peut-elle se consoler en se souvenant qu’elle avait remporté le tournoi en 2017… en junior?
Notons qu’Ons Jabeur a mal débuté l’année 2023 avec des blessures à répétition. Elle a perdu trois positions au classement mondial WTA, le 8 mai 2023, en rétrogradant à la 7ème place mondiale.
De plus, blessée le 22 avril dernier en demi-finale du tournoi de Stuttgart face à la numéro 1 mondiale Iga Swiatek, Ons Jabeur avait dû annoncer son forfait au tournoi de Madrid où elle n’a pu défendre son titre de l’an passé.
Mais, rétablie de sa blessure au mollet, Ons Jabeur a retrouvé les courts de tennis à l’occasion des Masters de Rome où elle a été éliminée d’entrée.
En effet, opérée d’un genou puis victime d’une blessure à un mollet, elle n’a participé qu’à sept tournois cette année pour un bilan de 11 victoires et six défaites. Au tournoi de Stuttgart et au niveau de la demi-finale, traînant la jambe, elle avait dû abandonner la partie en pleurs alors qu’elle était menée 3 à 0 par la Polonaise Iga Swiatek.
Au deuxième tour du WTA 1000 de Rome, elle s’inclina contre Paula Badosa (6-1, 6-4).
Est-elle rétablie à 100 %?
Pourtant, elle garde le moral malgré ses anciens pépins de santé. Est-elle rétablie à 100 %? Et surtout, a-t-elle retrouvé ses sensations d’antan et son envie légendaire de gagner?
« Je me sens beaucoup mieux. Ma semaine d’entraînement a été plutôt fructueuse ici. J’ai beaucoup joué avec plusieurs joueuses. Mon jeu de jambes était normal. On a toujours de l’appréhension. J’essaie de ne pas trop me concentrer là-dessus, mais j’ai retrouvé mon rythme. Mon déplacement sur le court est bien meilleur ici », a-t-elle déclaré dimanche 28 courant au site Olympics.
Et d’enchaîner, réaliste : « Je vais essayer de me concentrer match après match. C’est vrai que Iga Swiatek, Aryna Sabalenka et Elena Rybakina ont beaucoup joué, mais vous savez, l’expérience joue aussi. L’important, c’est d’être en bonne forme, d’avoir une belle relation avec la terre battue. Je vais essayer de vivre au jour le jour et on verra bien ce qui se produira ». Elle ne croit pas si bien dire.
Enfin, soulignons que le tirage au sort sur ce Roland-Garros 2023 a été assez clément pour notre « ministre du Bonheur », du moins pour les deux premiers tours. Mais, les choses pourraient se gâter au cours du palier suivant où l’attendent fermement des grosses pointures, à l’instar de Rybakina, Gauff, Kuermetova, Azerenka. Et surtout sa bête noire, la terrible polonaise Iga Swiatek.