En l’absence d’informations officielles, les rumeurs au Maroc et ailleurs vont bon train. Au point que le site d’actualité Afrik.com basé à Paris a qualifié l’état de santé du monarque marocain Mohamed VI « des plus inquiétants ». Retour sur un sujet très sensible au Maroc où, traditionnellement, le 23ème héritier de la dynastie alaouite est également auréolé de son statut spirituel de Commandant des croyants.
C’est un sujet tabou. Si les rumeurs les plus persistantes bruissent sur l’état de santé du roi Mohamed VI jugé « inquiétant », par contre rien ne filtre du côté du palais royal à Rabat. Lequel observe un mutisme assourdissant sur ce sujet ultrasensible. A propos, le directeur de l’hebdomadaire arabophone al-Michaal n’avait il pas été emprisonné en 2019 pour avoir publié un dossier sur la maladie du souverain? C’est dire tout le secret qui entoure la santé du roi, un sujet que l’on évoque à l’abri des oreilles indiscrètes.
Méconnaissable
Amaigri, affaibli, méconnaissable, se déplaçant avec lenteur, le souverain chérifien, 59 ans, régnant sans partage sur le trône depuis le décès de son père feu Hassan II en 1999 a fait une apparition publique cette semaine, la deuxième depuis son retour au pays en mars dernier après un long séjour au Gabon. Et ce, à l’occasion de la présentation d’une voiture 100 % marocaine, un prototype fonctionnant à l’hydrogène développé par la société NamX dirigée par un Marocain. Mais, de quoi souffre Mohamed VI au juste?
Antécédents cardiaques
Il faut se rappeler que selon un communiqué diffusé par les médecins du roi et relayé par l’agence de presse d’État, en seulement deux ans, Mohammed VI qui souffrait d’un « flutter auriculaire sur cœur sain », ce qui entraînait un « trouble sur le rythme cardiaque », a dû être opéré du cœur à deux reprises, à Paris en 2018 puis à Rabat en 2020. Toutefois, selon les observateurs, ces deux opérations n’expliquent pas son amaigrissement excessif : il a perdu énormément de poids, Il est de plus en plus pâle et il est également fatigué comme le révèlent ses discours pendant lesquels il respire péniblement.
Une maladie rare
Selon les indiscrétions qui vont bon train, mais qui restent à confirmer officiellement, le roi serait atteint par la sarcoïdose, une maladie très rare qui affecte le système immunitaire. Laquelle, selon les spécialistes de la santé, touche une personne sur 10.000 dans le monde.
A savoir que la médecine connaît peu de choses à propos des facteurs qui causent ce dérèglement du système immunitaire. En revanche, les spécialistes penchent pour celui une « réaction excessive » face aux éléments étrangers, comme les polluants.
Cette maladie touche la plupart du temps les poumons. Ce qui expliquerait l’essoufflement du roi lors de la lecture de ses discours.
S’agit-il d’une maladie invalidante? Les avis sont partagés. Les spécialistes affirment que cette maladie n’est pas contagieuse. Cependant, les personnes atteintes doivent être surveillées continuellement, étant donné que cette maladie peut progresser vite. La sarcoïdose peut guérir sans traitement au bout de quelques années, ce qui est le cas chez environ 50 % des malades.
Mais chez l’autre moitié, elle nécessite une prise en charge médicale à base de corticoïdes, et même d’immunosuppresseurs. Pour une proportion non-négligeable des personnes affectées de 10 à 20 %, elle peut laisser une invalidité permanente.
Absence problématique de Mohamed VI
Rappelons enfin que depuis quelques années, Mohammed VI multiplient les séjours à l’étranger pour se soigner et pour se reposer. Ce qui pose problème. « Cette absence au long cours est d’autant plus problématique que nous n’avons pas un roi scandinave, mais un roi oriental qui règne, gouverne et concentre quasiment tous les pouvoirs étant un roi chef d’État, chef suprême des armées, Commandeur des croyants». C’est ce que souligne le journaliste et essayiste Omar Brouksy auteur de « La République de sa majesté ».