Le 8 juin 2023, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) tiendra une conférence de presse à son siège parisien afin de présenter les résultats de la mission archéologique subaquatique internationale menée en août et septembre 2022 sur le banc d’Esquerquis en Tunisie et le canal de Sicile (Italie).
Pour la première fois, des scientifiques de 8 pays des deux rives de la Méditerranée ont étudié ensemble les épaves, sous l’égide de l’UNESCO, dans le cadre de deux projets menés respectivement par la Tunisie et l’Italie.
L’UNESCO est parvenue à réunir des archéologues originaires d’Algérie, de Croatie, d’Égypte, d’Espagne, de France, d’Italie, du Maroc et de Tunisie. Ils étaient réunis dans le cadre d’une mission scientifique internationale qui visait à documenter les vestiges d’épaves datant de l’Antiquité jusqu’au XXe siècle. L’équipe a utilisé sonar multifaisceaux pour cartographier la zone et des véhicules sous-marins téléguidés pour documenter les objets anciens qui jonchent les fonds marins. La mission s’est déroulée du 27 au 2 septembre 2022.
Le récif Keith, situé sur le plateau continental tunisien, est la zone la plus dangereuse du banc d’Esquerquis pour les navires, en raison de ses élévations rocheuses dont certaines atteignent presque la surface de l’eau. À l’aide d’un sonar multifaisceaux, la mission coordonnée par l’UNESCO a réalisé la première étude approfondie de ce plancher océanique et découvert trois épaves, l’une datant d’une période située entre le Ier siècle avant J.-C. et le IIe siècle après J.-C., et les deux autres du XIXe ou XXe siècle. Aucune de ces épaves n’était jusque-là connue des archéologues.
Sur le plateau continental italien, l’objectif était de documenter trois épaves romaines, découvertes dans les années 1980-2000, au moyen d’images en haute résolution.
Retour sur les caractéristiques des trois épaves
La première est une épave d’un grand navire d’époque moderne dont la date remonterait au 19ème /20ème siècles. Selon les données préliminaires, il s’agit d’un navire à vapeur qui aurait éventuellement heurté les rochers effleurant au Banc des Esquerquis composé de récifs de corail qui s’étendent sur plusieurs kilomètres…, ce qui rend dangereuse la navigation maritime depuis les époques anciennes.
La deuxième épave est celle d’un navire de pêche en bois qui remonterait, selon les premières analyses, à la fin du 19ème siècle début du 20ème.
Quant à la troisième épave, décrite comme « une capsule dans le temps », elle est antique datant du 1er siècle av .j-c et transportait une amphore vinaire en bon état de conservation, ce qui laisse penser que le navire était en provenance de l’Italie à destination probablement de la Tunisie en empruntant cette voie maritime par excellence depuis la nuit des temps entre les deux rives de la Méditerranée.