Vous fumez, vous ne fumez pas, le tabac est un danger pour tous. Près de 6 millions de personnes meurent chaque année, la première cause directe est liée au tabac, montre une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mais plus inquiétant encore, les décès liés au tabac au niveau mondial pourraient dépasser les 8 millions d’ici 2030, alerte l’OMS.
Une table ronde scientifique a été organisée dans l’après-midi du mardi 30 mai par la plateforme de santé www.med.tn à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le tabac. Plusieurs experts et médecins ont participé à cet événement, discutant des effets néfastes du tabagisme et de l’importance de sensibiliser aux dangers liés à celui-ci.
Une chose est sûre: que ce soit à l’âge adulte, où à l’âge ado, le tabagisme passif entraîne des maladies cardiovasculaires, et respiratoires pouvant induire le cancer de poumon.
Présent lors de ce panel Dr. Ridha Ben Arif, spécialiste en pneumologie et allergologie a souligné que 20% des victimes du tabagisme sont des fumeurs passifs. On se demande qu’en est-il pour la Tunisie?
Selon les données scientifiques, la Tunisie se classe troisième parmi les pays arabes en termes de taux de tabagisme. Dr. Ben Arif a également ajouté que 80% des problèmes respiratoires sont causés directement ou indirectement par le tabagisme, en mentionnant les cas d’enfants dont les corps subissent les effets négatifs du tabagisme de leurs parents.
Cet impact négatif du tabagisme dans le monde a poussé plusieurs pays développés à l’éliminer complètement et à le remplacer par des alternatives moins nocives. Cependant, en ce qui concerne la Tunisie, les estimations des chiffres restent floues. Environ 7 000 hommes décèdent chaque année en raison du tabac, ainsi que 1 500 femmes (ce qui équivaut à une femme sur 10).
Alors que pour les autres pays comme le cas de la France, qui compte environ 16 millions de consommateurs, soit un tiers de la population dont l’âge varie entre 15 et 85 ans, à savoir une personne sur deux fume.
Il est important de sensibiliser aux dangers du tabac et de trouver des moyens de mettre fin à la cigarette. Indépendamment d’être une victime ou non, il serait nécessaire d’interdire de fumer dans les lieux publics.
« Une étude menée en Tunisie révèle qu’un nombre croissant de jeunes adolescents commencent à fumer dès l’âge de 14 ans »
Une étude menée en Tunisie révèle qu’un nombre croissant de jeunes adolescents commencent à fumer dès l’âge de 14 ans.
De son côté, Mondher Marzouk, médecin généraliste, a fait savoir qu’il est devenu socialement acceptable et répandu chez toutes les tranches d’âge et les sexes. Il a ajouté la nécessité de faire un travail sur la dénormalisation du tabac et la sensibilisation à ses dangers en impliquant les autorités sanitaires, les médecins, les éducateurs, les médias et la société dans son ensemble.
Tout comme il a mis l’accent sur la nécessité de travailler sur la dépendance comportementale, qui consiste à se tourner vers les alternatives récemment disponibles et qui ont prouvé leur efficacité dans le sevrage tabagique tels que les patchs, les chewing-gum ou encore le tabac chauffé adopté au Japon comme alternative pour aider les fumeurs à réduire leur consommation de tabac ou à se sevrer.
Les jeunes d’aujourd’hui sont souvent attirés par la cigarette car ils pensent qu’elle les rend plus matures et expriment une forme de rébellion contre leurs parents pour affirmer leur indépendance. Tenir une cigarette en accompagnant un café peut être perçu comme un moyen d’attirer l’attention du sexe opposé. Certains sont influencés par leurs amis, d’autres cherchent à s’affirmer, tandis que certains sont simplement des « suiveurs ».
Cependant, il est important de se demander si ces adolescents qui fument quotidiennement connaissent réellement les dangers de la nicotine.
On ne naît pas fumeur, on le devient
Anas Laouini, spécialiste en psychologie et sexologie, a souligné que le tabagisme est un comportement destructeur qui menace les individus et détériore leur qualité de vie. Il a souligné la nécessité de sensibiliser les fumeurs au fait que le tabagisme entraîne une dysfonction érectile, ce qui peut être un axe incitatif pour arrêter de fumer
D’où il est important de continuer à sensibiliser les consommateurs aux dangers du tabac et de promouvoir des politiques et des initiatives visant à réduire la consommation de tabac et à encourager les gens à arrêter de fumer.
« Le tabagisme est un comportement destructeur qui menace les individus et détériore leur qualité de vie »
Pour lutter contre le tabagisme et encourager les gens à arrêter de fumer ou à réduire leur consommation de nicotine, il existe plusieurs moyens et approches efficaces :
- Accroître la sensibilisation et l’éducation sur les risques du tabagisme et ses effets néfastes sur la santé.
- Fournir des programmes de sensibilisation et d’éducation dans les écoles afin de réduire le début du tabagisme chez les plus jeunes.
- Organiser de grandes campagnes publicitaires de sensibilisation pour promouvoir le rejet du tabagisme et clarifier ses effets négatifs.
- Mettre en œuvre des lois strictes interdisant le tabagisme dans les lieux publics et augmenter les taxes et les impôts sur les produits du tabac.
En somme, il est important de continuer à sensibiliser les consommateurs aux dangers du tabac et de promouvoir des politiques et des initiatives visant à réduire la consommation de tabac et à encourager les gens à arrêter de fumer. Telles sont les principales recommandations soulevées lors de cette table ronde.