L’abandon mondial du réseau de paiement occidental, désormais utilisé comme outil de sanctions, s’est accéléré. L’Asian Clearing Union (ACU) – un groupe de neuf banques centrales dont celles de l’Inde, du Pakistan et de l’Iran – a décidé, jeudi 1er juin 2023, de lancer un nouveau système de messagerie financière transfrontalière, comme alternative à SWIFT, selon le journal iranien Kayhan.
Le quotidien a cité le vice-gouverneur de la Banque centrale d’Iran, Mohsen Karimi, disant que le nouveau système de paiement est capable de remplacer complètement SWIFT et pourrait faciliter la poussée mondiale de dé-dollarisation.
Le régulateur aurait dernièrement déclaré que le nouveau système financier ne serait utilisé que par les États membres de l’ACU, mais que d’autres, y compris des pays sanctionnés comme la Syrie, pourraient demander à en devenir membres. La Biélorussie et Maurice auraient déjà tendu la main au syndicat.
S’exprimant lors de la réunion de l’ACU à Téhéran la semaine dernière, le gouverneur de la Banque centrale d’Iran, Mohammad Reza Farzin, a affirmé que la baisse du dollar américain aiderait à protéger les réserves de change des États membres. Tout en permettant un règlement efficace des accords commerciaux bilatéraux.
L’Asie a une alternative à SWIFT
De son côté, le ministre iranien de l’Économie a récemment révélé que moins de 10 % du commerce international du pays sanctionné par les États-Unis était effectué en dollars; contre 30 % il y a deux ans.
Pour sa part, la Russie a commencé à développer son propre système de paiement national lorsque les États-Unis ont pour la première fois ciblé le pays avec des sanctions en 2014. L’année dernière, lorsque Moscou a été frappé par de nouvelles sanctions, en réponse à son opération militaire en Ukraine, y compris le blocage de nombreuses banques russes de SWIFT, le gouvernement a commencé à promouvoir le système national comme une alternative fiable. Le SPFS russe assure le transfert des messages financiers entre les banques à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Selon la Banque centrale russe, le système compte désormais 469 participants, dont 115 entités étrangères de 14 pays.