La Première ministre italienne Giorgia Meloni a déçu les espoirs des partenaires européens de son pays que Rome cosigne prochainement le plan de réforme du mécanisme européen de sauvetage financier. L’Italie est le seul pays de la zone euro à « bloquer » la réforme du Mécanisme européen de stabilité (MES), qui permettrait au fonds d’agir comme un filet de sécurité en cas de crise bancaire.
Le ministre italien des Finances, Giancarlo Giorgetti, fait face à la pression de ses homologues européens sur cette question, comme l’a noté hier l’agence Bloomberg.
Cependant, G. Meloni a déclaré qu’il était « stupide » de discuter de tout ce qui concerne le MES maintenant, car le mécanisme a besoin d’une restructuration radicale, selon elle.
Le fonds a été créé en 2012, après la crise de la dette dans la zone euro, dans le but d’aider les pays en échange de réformes économiques. Cependant, même de petits changements dans sa structure ont acquis une charge politique particulière en Italie, les gouvernements du pays retardant l’approbation de la réforme du MES.
« Cela n’a aucun sens de sanctionner la réforme du MES sans savoir ce que contiendra le nouveau pacte de stabilité et de croissance », a noté Meloni, de droite conservatrice (issue de l’extrême droite post-fasciste) de Maduria, en référence au nouveau pacte de l’UE sur les budgets des États membres, qui sont en cours d’élaboration.
Toujours selon Meloni, le MES dans sa forme actuelle est un « stigmate » pour les pays qui y ont recours, bloquant de fait « des centaines de milliards d’euros à l’heure où l’on parle jour et nuit de trouver des ressources supplémentaires ».
La Première ministre italienne a également critiqué la proposition de la Commission de nouvelles règles budgétaires pour les 27 pays membres, affirmant que les dépenses d’investissement devraient être exclues du calcul du déficit.