Nous travaillons avec la Tunisie sur un train de mesures qui repose sur 5 piliers, dont le 1er est le développement économique. La Commission européenne envisage une assistance macrofinancière dès que l’accord nécessaire aura été trouvé. Nous sommes prêts à mobiliser jusqu’à 900 millions d’euros à cette fin. Et, dans l’immédiat, nous pourrions fournir une aide budgétaire supplémentaire de 150 millions d’euros.
C’est ce qu’a indiqué, dimanche 11 juin 2023, dans une déclaration à la presse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avec la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, au terme de leur rencontre au palais de Carthage avec le président Kaïs Saïed.
« Le deuxième pilier est l’investissement et le commerce. L’UE est le premier investisseur étranger et partenaire commercial de la Tunisie. Et nous proposons d’aller plus loin. Nous souhaitons moderniser notre accord commercial actuel. Il existe un fort potentiel de création d’emplois et de stimulation de la croissance en Tunisie.
Le secteur numérique constitue une priorité importante pour nos investissements. Nous disposons déjà d’une bonne base.
Notre projet phare, le câble sous-marin Medusa, reliera les deux côtés de la Méditerranée. Le câble Medusa apportera la connectivité haut débit à la région. Il s’agit d’un véritable pont numérique qui reliera, d’ici à 2025, 11 pays du pourtour méditerranéen. Avec la Banque européenne d’investissement, nous investissons 150 millions d’euros dans ce projet ».
« Selon nous, le secteur d’investissement le plus important est l’énergie. Il s’agit de notre troisième pilier. L’énergie est un secteur gagnant-gagnant. La Tunisie cherche à exploiter son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables. Dans l’Union européenne, nous avons besoin de fournisseurs fiables d’énergie propre à l’heure où nous électrifions l’ensemble de notre économie. Nous devons donc investir dans nos infrastructures, afin que la Tunisie puisse exporter de l’énergie propre vers l’Europe. L’interconnexion ELMED, un câble électrique sous-marin reliant la Tunisie à l’Italie, constitue une étape importante dans ce processus. L’Union européenne investit plus de 300 millions d’euros dans l’interconnexion ELMED. C’est une excellente nouvelle pour la Tunisie et l’Europe. À l’automne, nous proposons d’organiser ensemble un forum d’investissement afin de mobiliser davantage d’investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables dans ce pays, y compris l’hydrogène. Pour inscrire tout cela dans une feuille de route commune, nous travaillons à l’élaboration d’un protocole d’accord sur les énergies renouvelables avec la Tunisie », a précisé von der Leyen.
« Le quatrième pilier est la migration. Nous avons tous deux intérêts à briser le modèle économique cynique des passeurs. Ils mettent délibérément en danger des vies humaines à des fins lucratives et c’est horrible. Nous allons collaborer dans le cadre d’un partenariat opérationnel de lutte contre le trafic de migrants et nous apporterons à la Tunisie une aide en matière de gestion des frontières ». « Cette année, l’UE fournira 100 millions d’euros à la Tunisie pour la gestion des frontières, mais aussi pour des opérations de recherche et sauvetage, pour la lutte contre le trafic de migrants et pour la politique de retour. L’objectif est de soutenir une politique globale en matière de migration fondée sur le respect des droits de l’homme », a-t-elle affirmé.
« Le cinquième pilier, très important, concerne les contacts interpersonnels. La Tunisie a une population jeune et dynamique. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rapprocher les personnes. Nous allons créer, dans le programme Erasmus +, une fenêtre «Tunisie» dotée d’un budget de 10 millions d’euros pour soutenir les échanges d’étudiants. Nous allons aussi, établir des partenariats destinés à attirer les talents afin de donner aux jeunes Tunisiens la possibilité d’étudier, de travailler ou de se former dans l’UE. Ils développeront de nouvelles compétences utiles à la modernisation de l’économie tunisienne. La tâche qui nous attend est immense. J’ai demandé au commissaire Várhelyi de faire avancer ces travaux ».
« Enfin, nous rétablirons le Conseil d’association. Le haut représentant est prêt à organiser la prochaine réunion avant la fin de l’année. L’équipe Europe, la Commission et les États membres se réjouissent à la perspective de travailler sur notre partenariat avec la Tunisie », a-t-elle annoncé.