Comment est perçue cette visite européenne de Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne et du Premier ministre néerlandais Mark Rutte? Outre les interrogations sur les dessous de cette rencontre tant attendue, que faut-il déduire?
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique, dresse un état des lieux des enjeux de cette visite européenne, via sa page officielle Fb.
Ainsi, Elyes Kasri estime que Giorgia Meloni assume depuis sa jeunesse son héritage mussolino-fasciste et reconnaît encore aujourd’hui à Mussolini d’avoir « beaucoup accompli ». Sans toutefois, acceptabilité internationale oblige, l’exonérer de ses « erreurs », notamment les lois antijuives et l’entrée en guerre. Plus encore, elle est suffisamment connue, comme le précisait Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, comme le « visage rationnel du populisme de droite ».
Et de poursuivre : « Pour sa part, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, n’est autre que l’arrière petite-fille du General allemand Carl Olbrecht Oberg, chef supérieur des unités SS et de la police en France de 1942 a 1944, considéré par de nombreux historiens responsable de la déportation et de l’assassinat de 80 000 personnes, principalement de confession juive ».
Les incidents de parcours
Puis, notre expert ajoute : « Ursula von der Leyen a connu quelques incidents de parcours. Avec notamment des soupçons de plagiat de sa thèse de doctorat en médecine (université de Hanovre); mais surtout des accusations de dilapidation des deniers publics. Ainsi que la découverte de cellules néo nazies au sein de l’armée allemande lorsqu’elle était ministre fédérale de la Défense. Ce qui a amené à l’époque la chancelière Angela Merkel à la caser à Bruxelles.
Outre les interrogations graves suscitées par ses relations avec la compagnie pharmaceutique Pfizer en pleine pandémie de Covid-19, von der Leyen s’est illustrée récemment en déclarant que l’établissement de l’Etat d’Israël était l’accomplissement d’un rêve. Et ce, avec une litanie de contrevérités de la pure mythologie sioniste, ignorant totalement l’existence historique et les droits du peuple palestinien. Cela en plus d’être un faucon anti-russe dans le conflit russo-ukrainien. Ce qui fait penser à certains observateurs qu’elle lorgnerait le poste de secrétaire général de l’OTAN. Et ce, en remplacement du norvégien Jens Stoltenberg.
Ces personnages ne sont pas la meilleure compagnie pour bâtir l’avenir d’une Tunisie, reconnue historiquement comme une terre de rencontres et un carrefour de civilisations ».
Il est grand temps de rétablir les ponts avec les partis centristes
Et de conclure : « Il est grand temps de rétablir les ponts avec les partis centristes, de gauche et les verts européens qui ont une vision plus humaniste de la migration. Et ce, en dépit de leur sensibilité démocratique à laquelle il serait judicieux d’être plus attentif. Se condamner à un tête à tête avec l’extrême droite européenne peut offrir quelques menus avantages à court terme. Mais cela finira par s’avérer exorbitant et insupportable pour la Tunisie.
Je me garderais de le dire, mais certains pourraient penser : dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. »