L’accord entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) ne sera pas conclu prochainement. C’est ce que regrette l’économiste Aram Belhadj. Il s’exprimait ainsi lors de son intervention sur les ondes radiophoniques de Mosaïque FM, le 12 juin 2023.
Notant l’importance et la nécessité de la conclusion de l’accord, Aram Belhadj indique que les besoins de financement pour le budget 2023 et celui de 2024 sont énormes. L’agence de notation Fitch Ratings affirme que la conclusion de l’accord pourrait se faire au mois de décembre 2023, voire début 2024, dit-il.
Avec la promesse de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’une assistance financière à la Tunisie pouvant atteindre 900 millions d’euros, ainsi qu’une aide immédiate supplémentaire de 150 millions d’euros, cela rendra compliquées les négociations entre la Tunisie et les bailleurs de fonds pour l’obtention de nouveaux financements.
Répondant à une question, l’économiste estime que l’obtention d’une première tranche du crédit du FMI avant la fin des négociations est possible théoriquement. Il rappelle au passage que la pression européenne a obligé le FMI a débloquer des aides pour l’Ukraine.
Puis, il affirme que la Tunisie peut faire face à trois scénarios.
Le premier scénario consiste à ce que le FMI, suite à la pression de plusieurs pays, signe l’accord et débloque le montant du prêt. Mais l’économiste considère ce scénario comme « peu réalisable ».
Le deuxième consiste dans le fait que la partie tunisienne continue les négociations en respectant les engagements de plan de réformes proposés par le gouvernement. « Il s’agit d’un scénario peu réalisable, car le président de la République a été clair sur ce volet. Etant donné qu’il considère que le plan de réformes aura des impacts négatifs sur la paix sociale », explique-t-il.
« Le troisième scénario que j’estime le plus logique et réaliste est la révision de l’accord préliminaire avec le FMI. Ou même l’élaboration d’un nouvel accord qui prend en considération la conjoncture socio-économique de la Tunisie », conclut-il.