Le décret n° 2023-461 du 5 juin 2023, modifiant et complétant le décret gouvernemental n° 2019-542 du 28 mai 2019, fixant les programmes du Fonds national de l’emploi, les conditions et les modalités de leur bénéfice n’est pas sans provoquer les réactions des internautes.
En effet, publié par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle au JORT, ce décret prévoit le remplacement de l’expression « demandeur d’emploi » par « chercheur d’emploi ». Une première lecture de cette modification pourrait indiquer qu’il s’agit d’une modification idoine. Cependant, les interprétations des internautes vont dans un autre sens.
Nombre d’internautes considèrent que cette modification n’est pas arbitraire. Selon cette logique, le terme « chercheur d’emploi » permet à « l’Etat de se désengager de sa responsabilité d’embaucher les diplômés et les demandeurs d’emploi ». Quant à l’expression é demandeur d’emploi », elle implique que l’emploi est un droit que l’Etat est obligé de le garantir.
De ce fait, l’expression « chercheur d’emploi » vient faire table rase de l’emploi comme droit et engagement de l’Etat selon, à titre d’exemple, le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri.
Il convient de rappeler que cet effet de langue fait face à des chiffres têtus. Il s’agit des chiffres de l’Institut national de la statistique (INS). Le taux de chômage augmente pour s’établir à 16,1 % contre 15,2 % au quatrième trimestre de l’année 2022. Le nombre de chômeurs en Tunisie au cours du premier trimestre 2023 est estimé à 655 800 contre 624 600 au quatrième trimestre de l’année 2022.