Les données publiées hier par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) révèlent que les récentes réductions de la production de pétrole par le Royaume d’Arabie saoudite entraîneront une importante pénurie d’approvisionnement sur les marchés mondiaux le mois prochain.
Avant même que le royaume n’annonce ses mesures, il y a un peu plus d’une semaine, l’OPEP s’attendait à ce que les stocks mondiaux s’épuisent rapidement au cours du second semestre en raison de la reprise de la demande de carburant après la fin de l’épidémie de Corona.
En raison de la réduction de la production de pétrole d’un million de barils par jour par Riyad en juillet prochain, et peut-être pour une période plus longue, la pénurie d’approvisionnement va s’aggraver. Selon le rapport OPEP publié hier mardi, la consommation mondiale dépassera le volume des approvisionnements d’environ 2,7 millions de barils par jour le mois prochain.
Si le royaume décidait de prolonger les réductions de production sur tout le troisième trimestre, ce serait le plus gros déficit depuis 2021.
Les prix ont chuté
Malgré l’offre serrée attendue sur les marchés, les négociants en pétrole brut ont jusqu’à présent répondu avec indifférence aux nouvelles coupes annoncées par le ministère saoudien de l’Énergie le 4 juin dernier. Les contrats à terme sur le Brent ont chuté de 4% à environ 73 dollars le baril depuis l’annonce, alors que l’attention grandit sur les inquiétudes croissantes concernant la demande terne en Chine.
Selon les analystes, les États-Unis et d’autres pays consommateurs pourraient se réjouir de la baisse des prix du pétrole, après avoir critiqué l’OPEP et ses alliés pour l’augmentation de l’inflation en raison de la restriction des approvisionnements en pétrole. Mais cela pourrait créer des maux de tête pour des producteurs tels que l’Arabie saoudite, qui, selon le Fonds monétaire international, a besoin de prix du pétrole supérieurs à 80 dollars pour couvrir les dépenses publiques.
Les 13 membres de l’OPEP ont réduit leurs approvisionnements le mois dernier de 464 000 barils par jour, portant le total à plus de 28 millions de barils par jour, alors qu’ils appliquaient les réductions annoncées en avril dernier, selon le rapport. C’est bien moins que les 29,9 millions de barils par jour que l’organisation estime nécessaires au cours du troisième trimestre de l’année, avant même le début des nouvelles réductions de production saoudiennes.
Demande globale
Les attentes de l’organisation dépendent d’une énorme augmentation de la demande mondiale au cours du prochain trimestre, d’environ 1,2 million de barils par jour. Pour l’ensemble de l’année 2023, le secrétariat de l’OPEP à Vienne s’attend à ce que la consommation augmente de 2,3 millions de barils par jour, pour atteindre une moyenne de 101,9 millions de barils par jour.
L’Agence internationale de l’énergie, qui conseille les pays consommateurs, doit publier aujourd’hui ses dernières estimations de l’offre et de la demande mondiales, y compris la première évaluation détaillée pour 2024.