Selon l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), la Banque centrale de Tunisie (BCT) et les banques tunisiennes autorisées à acheter les obligations tunisiennes à l’étranger – lesquelles banques sont impactées par les notations des agences de notation– vont permettre à l’Etat de réaliser des bénéfices en achetant des obligations à bas prix et de les revendre ultérieurement.
Dans un document sur l’évolution de la note souveraine de la Tunisie, publié mardi 13 juin 2023, l’IACE assure que les obligations souveraines de la Tunisie d’échéance 2025, dont la valeur s’élève à 1 milliard de dollars, ont chuté en mars 2023 à 62 cents contre 68 cents en février 2023 et environ 77 cents en décembre 2022.
La Tunisie dispose d’autres obligations, selon l’institut, d’une valeur de 22,4 milliards de yens, soit environ 168 millions de dollars, à échéance en août prochain, outre des dettes d’une valeur de 500 millions d’euros à échéance en octobre 2023, rappelle le think tank.
En avril 2023, la valeur nominale de la majorité des obligations a baissé de moitié, après une régression oscillant entre 0,2 et 1,3 cent (100 cent =1 dollar), soit près de 3,07 dinars, enregistrant le niveau le plus bas, au cours des 6 derniers mois, après l’appel lancé par le président de la République, Kaïs Saïed, pour s’appuyer sur les ressources nationales avant de chercher des ressources de l’étranger.
Depuis le début de l’année 2023, les obligations tunisiennes font face à une situation instable. L’indice des obligations souveraines de la Tunisie émis par Standard & Poor’s a atteint, en mai 2023, 149,28, soit une augmentation de 5,97% par rapport à l’année 2022, après avoir atteint son niveau le plus bas en février.
L’IACE affirme que les agences de notation évaluent les risques de crédit des obligations de dette et des pays emprunteurs et fournissent une évaluation indépendante de la solvabilité des obligations émises par les gouvernements et les entreprises, alors que la valeur des obligations sur le marché financier oscille vers une augmentation ou une diminution en dépit de plusieurs facteurs, dont la capacité de l’Etat à payer ses dettes et la note souveraine de l’Etat.
Le 9 juin 2023, l’agence de notation Fitch Ratings a révisé à la baisse la notation souveraine de la Tunisie de « CCC »+ à « CCC »-. L’agence explique cet abaissement par l’intensification des risques de financement résultant de l’incertitude quant à la capacité de la Tunisie à mobiliser suffisamment de ressources pour répondre aux besoins de financement importants du gouvernement.
Elle rappelle que les besoins de financement du gouvernement augmenteront à environ 16 % du PIB en 2023 (environ 7,7 milliards de dollars) et à 14 % du PIB en 2024 (7,4 milliards de dollars).
Avec TAP