L’Aïd El Kébir approche à grands pas. Et qui dit Aïd, dit dépenses. Même si le rituel du sacrifice reste inchangé, cela n’empêche qu’au fil des ans, le dispositif de l’Aïd n’a plus le même goût qu’autrefois.
Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, a fait savoir via un post Fb qu' »on ne peut s’empêcher de ressentir un profond malaise, quand on voit un responsable syndical d’une commune crier victoire après avoir arraché une “prime de mouton” de 300 dinars pour un personnel de plus de 600 employés ».
Selon lui, ce qui reviendrait à un budget de gratification occasionnelle hors salaire de 180 000 dinars pour une seule commune alors que le Trésor public est au bord de la cessation de paiement et que les déséquilibres entre budget de fonctionnement et budget d’investissement ne cessent de se détériorer de plus en plus gravement au détriment de la qualité des services, de l’infrastructure et des projets urgents.
Avant d’ajouter: « afin de veiller à l’équité entre les fonctionnaires de l’Etat, la présidence du gouvernement et le ministère des Finances devraient généraliser cette prime sur tous les fonctionnaires ainsi que les retraités (en vertu de l’article 37 du code de la fonction publique), soit la bagatelle d’environ 240 milliards de dinars ».
Et de conclure: « Face à tant d’inconscience de la situation précaire du pays et au corporatisme qui fait fi de l’intérêt national pour saisir toute occasion d’une quête de “légitimité” ou de “paix sociale”, on ne peut s’attendre qu’au pire qui pointe déjà à l’horizon. L’Etat est dans l’obligation soit de généraliser ces avantages, s’il en a les moyens, soit de suspendre ce genre de gratification jusqu’au rétablissement des équilibres du Trésor public ».