La Banque centrale européenne (BCE) vient d’augmenter son taux directeur de 25 points de base pour le porter à 3,5%. La banque diverge ainsi de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a suspendu hier ses hausses.
La BCE, qui a commencé ce cycle haussier depuis juillet 2022, tente de réduire l’inflation record dans la Zone euro. Les dernier chiffres ont montré que les prix se sont refroidis à un rythme plus rapide que prévu, avec une inflation globale de 6,1 % en mai. L’inflation sous-jacente, qui exclut les éléments volatils, s’est établie à 5,3 %. L’indice des prix reste bien au-delà de l’objectif de 2 % fixé par la BCE pour l’inflation globale.
Encore loin de l’objectif de 2 %
Bien que les marchés aient largement anticipé la décision d’aujourd’hui, les investisseurs estiment que les incertitudes persistent quant à ce que la BCE pourrait faire à la rentrée de septembre.
Les décisions futures du Conseil des gouverneurs « garantiront que les taux d’intérêt directeurs de la BCE seront ramenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2 %, et qu’ils seront maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire », a déclaré la BCE dans un communiqué.
Malgré le récent ralentissement, la banque a relevé ses prévisions d’inflation globale et d’inflation sous-jacente pour 2023 et 2024. Elle prévoit désormais une inflation globale de 5,4 % cette année, de 3 % en 2024 et de 2,2 % en 2025.
La BCE est également devenue plus pessimiste en ce qui concerne la croissance dans les années à venir, révisant à la baisse ses chiffres de croissance à 0,9 % pour 2023 et à 1,5 % en 2024. Les précédentes estimations, réalisées il y a trois mois, faisaient respectivement état d’un PIB en hausse de 1 % et de 1,6 %.
La monnaie unique s’est appréciée par rapport au dollar américain. Tandis que les rendements obligataires européens ont augmenté à la suite de cette annonce.
Croissance ou inflation ?
La dernière annonce de la BCE fait suite à la décision de la Fed de laisser les taux inchangés. Jerome Powell a déclaré que les décideurs politiques avaient besoin de plus de données pour déterminer les prochaines étapes. En revanche, il n’exclut pas deux autres mouvements d’un quart de point de pourcentage plus tard dans l’année.
Les statistiques publiées au début du mois ont montré que la Zone euro est entrée dans une récession technique au premier trimestre 2023. Le PIB s’est rétracté de 0,1 % pour la période janvier – mars; et ce, après une baisse de 0,1 % au dernier trimestre de 2022.
Les mauvaises performances économiques pourraient limiter la capacité de la BCE à augmenter davantage les taux pour contenir l’inflation. Les responsables de la banque ont, néanmoins, laissé entendre précédemment qu’il était plus important de faire baisser les prix que d’éviter un ralentissement économique.