L’universitaire, ancien président de la commission consultative pour la nouvelle République et expert en droit public, Sadok Belaïd, a déclaré dans Jaweb Hamza (Répondez à Hamza), diffusée sur les ondes de Mosaïque FM de ce dimanche 18 juin, que la Constitution de 2022 fait, implicitement, du président de la République le »grand Imam » du pays.
« Le projet de Constitution qu’on a soumis n’a rien à voir avec celui de Kaïs Saïed. Ce serait comme comparer la Terre à la Lune. J’ai fait savoir au président que je publierai mon projet, mais malheureusement je me suis retrouvé tout seul et les experts en droit ne m’ont pas soutenu », regrette-t-il.
Il souligne en revanche qu’il n’a pas regretté d’avoir présidé l’Instance nationale consultative pour une nouvelle République et que son objectif était de faire valoir une approche, basée sur des réformes socio-économiques et politiques pour sauver le pays de la crise.
Par ailleurs, Sadok Belaïd assure qu’il n’était pas le parrain de l’article 80 de la Constitution de 2014, qui a été utilisé par le chef de l’Etat, le 25 juillet 2021. « J’aurais préféré que le président applique l’article 72 qui stipule que le chef de l’Etat est le garant de l’unité et de la sécurité du pays », a-t-il ajouté.
Revenant sur son expérience avec les Constitutions, le doyen affirme avoir dit que la Constitution de 2014 n’était qu’un champ de mine. « En 2011, j’ai élaboré un projet de Constitution. Je l’ai imprimé à mon propre compte pour le donner aux députés », dit-il.
Sur un autre plan, il indique que « Kaïs Saïed déclare que l’Etat n’a pas de religion alors qu’il change d’avis et affirme que l’Etat est le garant de la religion ».