Pour une fois, il se dégage un certain consensus autour d’un sujet important en Tunisie, à savoir celui d’une éventuelle implantation de migrants irréguliers sur le territoire national. Cependant, cela somme comme un pétard mouillé, parce que le président de la République, Kaïs Saïed, a été le premier à défendre cette position.
Vent debout, partis politiques, associations et personnalités clament leur rejet de tout accord de « troc » entre la Tunisie et l’Union européenne prévoyant l’installation, sur le sol tunisien, des migrants subsahariens et le rapatriement des migrants irréguliers tunisiens, contre une série de mesures « humiliantes » au profit de la situation économique et sociale en Tunisie.
Dans une déclaration conjointe publiée mardi 20 juin 2023, ils ont dit « craindre un accord en vertu duquel la Tunisie serait un pays d’installation des migrants irréguliers expulsés du territoire européen », surtout après l’adoption, au niveau du Parlement européen, d’une décision de consacrer un pays de la rive sud de la Méditerranée pour y installer les migrants irréguliers.
Pour les parties signataires de la déclaration, ces craintes sont alimentées par les récentes visites, à Tunis, des délégations et responsables européens ainsi que par les informations sur un éventuel accord entre les autorités tunisiennes et l’UE sur la question migratoire.
Récemment, le président de la République, Kaïs Saïed, a eu une série de rencontres avec des responsables européens, venus à Tunis pour discuter de la coopération dans la lutte contre la migration irrégulière.
Le dernier en date, c’est celui qui s’est déroulé au Palais de Carthage, lundi 19 courant, quand le chef de l’Etat a reçu les ministres français et allemande de l’Intérieur, Gérard Darmanin et Nancy Faeser. Mais le président de la République a été on ne peut plus clair sur la question: « la Tunisie n’acceptera jamais d’être le garde-côtes de l’Union européenne ou encore d’installer les migrants irréguliers sur son territoire ».
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Les signataires de la déclaration ont appelé les autorités tunisiennes à dévoiler le contenu des entretiens tenus entre les responsables tunisiens et européens et à informer l’opinion publique sur les accords qui pourront être conclus.
Voici les organisations et personnalités signataires de cette déclaration: Coalition « Soumoud », Parti socialiste, Afek Tounes, al-Masar, Observatoire nationale pour la défense du caractère civil de l’Etat, puis Mohamed Kilani, Mohamed Fadhel Mahfoudh, Zaki Rahmouni et Souraya Hajjar.
Avec TAP