Après des jours d’incertitude, marqués par un travail diplomatique intense, l’annonce officielle est enfin arrivée : le président français Emmanuel Macron recevra Giorgia Meloni à l’Elysée pour la première fois depuis l’entrée en fonction du premier ministre.
Cette visite se fera cet après-midi, lorsque la Première ministre atterrira à Paris. Elle est également engagée sur le front de l’Expo 2030. Le rendez-vous avec l’assemblée générale du Bureau International des Expositions (BIE) était déjà fixé.
Mais, la nouveauté, mise en doute presque à la dernière minute et officialisée après un long va-et-vient, est plutôt représentée par l’accord bilatéral avec Macron.
Un face-à-face attendu après les tensions de ces derniers mois sur l’axe Paris-Rome, notamment sur le front des migrants. Il fait suite aux réunions de mars dernier à Bruxelles et en mai au G7, à Hiroshima.
L’invitation à l’Elysée est donc finalement arrivée, peut-être pas par hasard; même pas deux semaines après la « mission » parisienne du chef de l’Etat Sergio Mattarella. Une visite qui a témoigné pour la présidence française « de la relation de confiance et d’amitié entre les deux présidents, ainsi que des liens exceptionnels qui unissent nos deux pays ».
Sur fond de crise diplomatique
Cependant, un article sur la crise entre l’Italie et la France a un titre éloquent : « Malgré leurs différences, Meloni agité comme un croque-mitaine anti Le Pen par le gouvernement. »
Le Figaro résume ainsi l’objectif de l’Elysée, reprenant les propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Celui-ci a déclenché la semaine dernière un incident diplomatique italo-français en déclarant qu’il s’agissait « d’attaquer Giorgia Meloni pour mettre Marine Le Pen en difficulté ». De la même série que « parler à sa belle-fille parce que sa belle-mère comprend ».
En effet, écrit le journal parisien : « Au risque d’irriter un voisin de la France, le camp Macron utilise le leader nationaliste italien comme un nouveau croque-mitaine contre le Rassemblement national (RN). Utile, à un an des élections européennes de 2024, en vue desquelles les alliés du chef de l’Etat imaginent relancer le duel entre un bloc du centre et un bloc nationaliste ».
Le Figaro consacre également deux pages à la question de l’afflux de migrants à la frontière Italie-France et à la stratégie française de protection des frontières. « Sur fond de crise diplomatique entre les deux pays – écrit le journal- des renforts sont arrivés à Menton pour faire face à un afflux de plus en plus important de clandestins ».
Rappelant que « 42 mille migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l’année, contre 11 mille à la même période l’an dernier »; Le Figaro souligne que « cet afflux record est source de fortes tensions entre la France et l’Italie. Ils ont conduit à une crise diplomatique la semaine dernière, lorsque Gérald Darmanin a déclaré à Rome que le Premier ministre italien, Giorgia Meloni, est incapable de résoudre les problèmes migratoires« .
La réponse du Premier ministre ne s’est pas fait attendre, de Prague, où elle a rencontré le Premier ministre tchèque Fiala, Mme Meloni a déclaré : « Évidemment, il y a des problèmes qu’ils doivent résoudre. Mais je ne pense pas que ce soit un problème qu’ils ont avec nous. De toute évidence, il y a un problème de maintien du consensus qui doit être résolu, mais c’est un problème interne. Je ne veux pas entrer là-dedans, je comprends les difficultés ».