Bank Al-Maghrib, la Banque centrale d Maroc, annonce qu’elle maintiendrait le taux directeur à 3 %. Elle se justifie par la volonté d’arrêter le cycle de resserrement dans lequel elle est engagée depuis septembre dernier.
Après la réunion du conseil d’administration, la banque a noté que le taux d’inflation a diminué. Bien qu’il soit resté à des niveaux élevés, en relation avec l’augmentation des prix des denrées alimentaires de base.
Le taux d’inflation à la fin de l’année dernière était de 6,6 %. Mais ce taux a atteint 7,1 % à la fin du mois de mai dernier, tiré par la hausse de l’indice des prix à la consommation des produits alimentaires. C’est ce qu’indique un rapport publié mardi par le Haut-Commissariat au Plan.
Bank Al-Maghrib a justifié cette décision par le fait que son conseil, réuni hier à Rabat, a constaté une tendance à atteindre une inflation de l’ordre de 6,2 % pour l’année en cours.
Les prix alimentaires font grimper l’inflation à 7,1 % au Maroc
Bank Al-Maghrib a confirmé que les prochaines réunions tiendront compte de l’évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de la hausse des taux d’intérêt, qui sont passés de 1,5 % à 3 % en mars dernier.
Les attentes divergeaient avant que Bank Al-Maghrib ne se prononce sur ses intentions. Puisque le Centre Commercial d’Etudes indiquait que les deux tiers des investisseurs s’attendaient à une hausse du taux d’intérêt de 25 points de base. Tandis que CDG Capital prévoyait de maintenir ce taux au niveau du dernier mars, soit 3 %.
Les anticipations, qui parient sur le maintien du taux d’intérêt à 3 %, considèrent qu’à l’exception de la baisse constatée des prix des importations de certaines matières premières et de l’énergie, le contexte international a conduit à une baisse de la demande extérieure et des flux directs étrangers d’investissements. Tout en soulignant les coûts élevés des financements internationaux.
La Banque centrale avait confirmé en juin que le relèvement des taux d’intérêt pour la troisième fois depuis septembre avait pour but d’éviter des spirales inflationnistes autonomes et de se concentrer sur les anticipations d’inflation pour faciliter son retour à des niveaux conformes à l’objectif de stabilité des prix.
L’année dernière, Bank Al-Maghrib a lancé une tendance basée sur le resserrement de la politique monétaire, puisqu’en septembre dernier. De même, elle a relevé le taux directeur d’un point et demi en trois étapes, pour atteindre 3 %.
Le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Al-Jawahiri, a révélé l’année dernière que l’inflation est devenue un phénomène marocain, affectant les produits fabriqués localement qui ne sont pas directement liés aux intrants ou aux chaînes d’approvisionnement externes.
Certains observateurs estiment que l’inflation au Maroc est liée aux importations, car elle n’est pas liée à une raison monétaire. Et donc l’augmentation du taux d’intérêt principal n’aura qu’un effet limité.
Bank Al-Maghrib a souligné que le relèvement du taux d’intérêt vise à éviter d’entrer dans une spirale inflationniste. Tout en notant que cette décision pourrait avoir des effets indésirables à court terme; mais que le coût de l’inaction face à l’inflation sera élevé à moyen et long terme.