La présidente de Conseil italien, Georgia Meloni, était en visite officielle- plutôt de travail- à Paris, mardi 20 juin 2023, où elle été reçue par le président français, Emmanuel Macron. Cette visite intervient à un moment où les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe.
On indique ici et là que Français et Italiens n’ont pas la même lecture de la situation critique- surtout économique- de la Tunisie, et par conséquent divergent de point de vue sur comment aider notre pays à la dépasser.
D’ailleurs, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, ne l’a pas caché, en recevant mardi 20 juin à l’Elysée la présidente du Conseil des ministres italien, Georgia Meloni. Il a déclaré en substance que « la France et l’Italie ont une vision partagée de l’urgence de la situation en Tunisie (…) en attendant les avancées avec le FMI ».
Nous voulons mieux travailler avec les pays d’origine et de transit pour éviter les flux entrants
Il a toutefois souligné l’importance pour la France et l’Italie de poursuivre « la coordination et le bon travail… ». Et « nous voulons mieux travailler avec les pays d’origine et de transit pour éviter les flux entrants ».
Toujours selon le chef de l’Etat français, il existe « une volonté commune d’asseoir une politique méditerranéenne plus ambitieuse afin de renforcer les liens entre les deux rives en matière de culture, de climat, de biodiversité, d’énergie, mais aussi en matière de politique migratoire et d’économie ».
Sur la migration, Macron estime impératif que les Européens soient « … en mesure de réglementer plus efficacement l’asile et les migrations en Europe tout en étant fidèles à nos valeurs. C’est la politique que nous essayons de conduire depuis six ans (…) Il faut maintenant la renforcer. C’est d’ailleurs tout le sens aussi de l’initiative tunisienne que j’évoquais à l’instant ».
Il faut parvenir à concilier entre la triptyque: responsabilité, efficacité et solidarité entre tous les pays
Et le président français de poursuivre: « nous souhaitons renforcer le contrôle de nos frontières extérieures (…) Il n’y a pas de bonne politique migratoire en Europe s’il n’y a pas une politique cohérente de protection de nos frontières communes. Il faut parvenir à concilier entre la triptyque: responsabilité, efficacité et solidarité entre tous les pays ».
Offrir des réponses à la Tunisie
De sont côté, Giorgia Meloni dira que le partenariat entre l’Europe et les pays d’Afrique du Nord est essentiel.
« Il nous faut trouver des alternatives qui permettent de favoriser une migration légale et de démanteler les réseaux de trafiquants. Nous ne pouvons pas continuer de permettre cet esclavage du troisième millénaire. Nous devons donc coopérer afin d’aider les pays africains à se développer, à profiter de leurs ressources et à offrir des opportunités à leurs enfants », affirme-t-elle.
En ce qui concerne notre pays, la président du Conseil italien a déclaré que « nous travaillerons de concert sur le dossier de la Tunisie, et je suis satisfaite de pouvoir le faire en impliquant pleinement l’Union européenne ».
Nous travaillerons de concert sur le dossier de la Tunisie, et je suis satisfaite de pouvoir le faire en impliquant pleinement l’Union européenne
Dans ce cadre, elle n’a pas manqué de qualifier sa récente visite en Tunisie, en compagnie de Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et du Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, d' »éminemment européenne » qui « témoigne de la volonté de l’Europe de trouver une solution à un pays qui vit aujourd’hui une situation économique difficile ».
Et de conclure sa déclaration en ces termes : « Voilà pourquoi, avec pragmatisme et beaucoup de sérieux, nous croyons que nous pouvons travailler tous ensemble pour offrir des réponses à la Tunisie ».
Avec TAP