Depuis 2011, la Tunisie se trouve dans un état d’excitation politique oscillant entre une transe révolutionnaire et idéalisme exalté. Plus de dix ans plus tard, le pays semble prendre position comme le porte-étendard de l’anti-impérialisme et de l’altermondialisme, aspirant à l’avènement d’un nouveau monde.
Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique propose une analyse globale de la situation actuelle. Il estime via son post Fb que » la Tunisie est depuis 2011 dans un état second qui vire de la transe démocratique au délire universaliste et messianique. »
Et de poursuivre: « Après les leçons de démocratie qui ont donné les résultats qui n’échappent à aucun esprit sain, la Tunisie semble vouloir s’arroger le rôle de porte fanion de l’anti-impérialisme et de l’altermondialisme en vue de l’avènement d’un monde nouveau. Certains esprits mal tournés y verraient une diversion pour faire oublier l’étreinte insoutenable de la dette, les queues pour l’essence et les produits de première nécessité ainsi que la pénurie chronique de médicaments et l’effondrement progressif mais très perceptible des services publics dans tous les secteurs. »
Avant d’ajouter: « Certains pourraient pointer que la principale performance de l’État consiste, après maintes contorsions chaque mois, à payer les salaires, même si c’est de plus en plus en monnaie de singe, et à subvenir au déficit chronique d’un secteur public dont la principale performance semble d’enfoncer le pays vers l’abîme. »
« Partant du vieux dicton qui dit « charité bien ordonnée commence par soi-même » et avant de s’engager dans la mission titanesque de changer le monde, il serait plus judicieux et dans les moyens d’une Tunisie en pleine crise de remettre les pieds sur terre en commençant par mettre de l’ordre chez elle et balayer devant sa porte », conclut-il.