Le gouvernement parallèle basé dans l’est de la Libye a menacé, samedi 24 juin 2023, de suspendre les exportations d’hydrocarbures – principale source de revenus du pays – accusant son rival, basé dans la capitale Tripoli et reconnu par l’ONU, de détourner l’argent des ventes de pétrole.
Les principaux terminaux à partir desquels le pétrole libyen est exporté sont situés dans la partie orientale du pays, une vaste zone sous contrôle du gouvernement parallèle soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.
Or, les revenus des exportations de pétrole sont plutôt gérés par la National Oil Company (EEP) et la banque centrale, basées à Tripoli (ouest), où siège le gouvernement d’Abdelhamid Dbayba, reconnu par les Nations unies.
Dans un communiqué, dont copie a été obtenue par l’Agence France-Presse, le chef de transition du gouvernement parallèle, Oussama Hamad, souligne qu’il est prêt à « entraver (…) l’exportation de pétrole et de gaz », exigeant que qu’il y ait une « confiscation » des revenus gérés par l’opposant.
Il menace également d’intenter une action en justice pour faire désigner un « administrateur judiciaire » pour gérer les fonds saisis.
Se référant à un rapport de l’autorité libyenne de contrôle administratif, qui est chargée de gérer le budget de l’Etat, il a indiqué que « (…) des violations flagrantes par le gouvernement [de M. Dbayba] concernant les deniers publics ont été constatées ».
Il a souligné le « gaspillage de milliards (…) sur des choses qui ne sont pas prioritaires compte tenu de l’état du pays aujourd’hui ».
La Libye possède les plus grandes réserves de pétrole de toute l’Afrique
Le rapport n’a pas été officiellement publié, mais son contenu a été diffusé sur les sites de réseaux sociaux, suscitant de vives réactions. L’AFP note qu’elle n’est pas en mesure de vérifier que le matériel diffusé en ligne est authentique.
La Libye, le pays qui possède les plus grandes réserves de pétrole de toute l’Afrique, reste embourbée dans le chaos après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et continue d’être en proie à des affrontements entre les autorités dans ses parties orientale et occidentale.
Depuis lors, les terminaux pétroliers de ce pays voisin ont été bloqués à plusieurs reprises par les autorités des régions orientales, qui exigent leur part des revenus pétroliers, et des groupes armés exigeant de l’argent ou faisant des revendications politiques.
Le 16 mai, le parlement basé dans l’est du pays a renversé l’ancien chef du gouvernement parallèle, Fathi Batsaga, et nommé son ministre des Finances, Oussama Hamad, au poste de Premier ministre par intérim.