Les prix du pétrole se sont stabilisés lundi 26 juin, en raison de la faiblesse du dollar américain. Laquelle a rendu la matière première plus attrayante pour les pays importateurs. En plus du fait que les marchés ont ignoré, jusqu’à présent, la rébellion dramatique et de courte durée à l’intérieur de la Russie.
Le calme est revenu à Moscou au lendemain de la fin du soulèvement dirigé par Yevgeny Prigozhin, le chef de Wagner. Les investisseurs attendant de savoir si ce soulèvement est le signe avant-coureur d’éventuels troubles supplémentaires en Russie.
Bien que la Russie soit l’un des pays producteurs de pétrole membres de l’alliance « OPEP + », les prix du pétrole n’ont pas été affectés par cette rébellion.
De fait, les prix mondiaux du brut se sont stabilisés lundi, confirmant la tendance. Les contrats à terme sur le Brent étaient en hausse de près de 0,72 % à 74,38 $ le baril à 07h25 GMT. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) s’est échangé en hausse de 0,65 % à 69,61 $. Les deux indices de référence ont gagné jusqu’à 1,3 % au début du commerce asiatique.
S&P Global : l’économie et non la politique est le moteur du marché pétrolier
Lors de la conférence de Kuala Lumpur, Daniel Yergin, vice-président de S&P Global, a déclaré hier : « La réaction a été négligeable et il n’y a pas eu beaucoup de perturbations. Ce qui domine maintenant les marchés pétroliers, c’est l’économie, pas la politique. »
Le groupe Goldman Sachs a également annoncé que l’impact de la rébellion sur les prix du pétrole pourrait être limité car les fondamentaux du marché au comptant n’ont pas changé. Cependant, RBC Capital Markets a déclaré que les risques de nouveaux troubles civils « doivent être gardés à l’esprit lors de l’analyse des marchés pétroliers ».
Ainsi, les prix du pétrole ont chuté d’environ 13 % depuis le début de l’année, en partie à cause de la vigueur des exportations russes; mais aussi sous l’effet du resserrement monétaire aux États-Unis et du ralentissement de la reprise économique en Chine.
Le diesel russe continue d’affluer vers le Maroc et la Turquie
Dans le même temps, les exportations russes de diesel continuent d’affluer vers les marchés mondiaux, via le Maroc et la Turquie. Et ce, malgré les décisions de l’Occident d’interdire les dérivés pétroliers en provenance de Moscou depuis début février (2023). C’est ce qu’ont indiqué hier les données de la plateforme Refinitiv Eikon.
La Turquie est ainsi redevenue la première destination des exportations russes de diesel en juin. De plus, les expéditions totales devraient augmenter après la maintenance saisonnière dans les raffineries russe, selon la plateforme.
Les données montrent également que la capacité de raffinage de pétrole primaire de la Russie pour le mois en cours pourrait atteindre 4,029 millions de tonnes; contre 4,95 millions de tonnes en mai.
Depuis que l’embargo européen complet sur les dérivés du pétrole russe est entré en vigueur le 5 février, les commerçants ont détourné les exportations de diesel des ports russes vers l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient depuis l’Europe, qui était auparavant le principal acheteur.