L’Arabie saoudite organise son plus grand pèlerinage en trois ans, à partir du lundi 26 juin. Mais de nombreuses personnes n’ont pas pu se rendre dans les Lieux saints de l’islam, à cause de l’inflation mondiale et des crises économiques.
L’inflation mondiale a fait grimper les prix du Hajj de façon spectaculaire, avec une augmentation des coûts pour les compagnies aériennes, le transport, la nourriture et l’hébergement dans et autour de la ville sainte de La Mecque. En plus de cela, plusieurs pays – dont certains avec les plus grandes populations musulmanes du monde – souffrent de crises économiques, y compris des chutes vertigineuses de la valeur des monnaies nationales.
Les gens rechignant devant les coûts, de nombreux pays ont eu du mal à remplir leur quota de pèlerins cette année, un signe surprenant alors que la demande dépasse généralement l’offre de lieux de pèlerinage à plusieurs reprises.
Pour contrôler les chiffres et garantir une chance équitable à chacun, l’Arabie saoudite attribue à chaque pays un nombre de créneaux pour le pèlerinage, généralement autour d’un dixième de pour cent de la population musulmane du pays. Cette année, la plupart des quotas sont revenus aux niveaux d’avant la pandémie.
En Égypte, les autorités n’ont pas annoncé le nombre total de pèlerins égyptiens cette année, mais il semble être en baisse par rapport aux près de 80 000 qui y sont allés en 2019 et les années précédentes. EgyptAir, le principal transporteur, a déclaré qu’il transportait 35 000 à 45 000 pèlerins égyptiens, selon des déclarations officielles dans les médias locaux. 4 000 autres sont partis par voie terrestre, selon les médias officiels.
De nombreux pays peinent à remplir leurs quotas
Le Pakistan n’a pas atteint son quota de Hajj cette année après avoir été frappé par une inflation croissante et une monnaie en baisse.
Abdul Majid, un employé du gouvernement à Rawalpindi, a déclaré à l’AP qu’il avait économisé de l’argent pour le Hajj, « mais maintenant j’ai abandonné mon plan. Je ne peux pas combler le large écart entre mes économies et le coût ».
En Inde, les coûts ont eu également un impact. Les voyagistes privés ont déclaré que le nombre de personnes cherchant à y aller était en baisse par rapport aux années pré-pandémiques.
Toutefois, certains pays ont pu remplir leurs quotas, à l’instar du Nigeria, qui compte l’une des plus grandes populations musulmanes du monde. Le pays a pu remplir son quota de 95 000 pèlerins à la dernière minute après que de nombreuses provinces ont prolongé leurs délais de paiement, ont indiqué les autorités à l’AP.
Idem en Tunisie, où le quota a pu être atteint. 10 982 candidats ont été retenus sur les 207 000 ayant déposé une demande, bien que le coût du Hajj cette année ait frôlé les 20 000 dinars, une augmentation significative par rapport aux 16 400 dinars pour le Hajj de l’année dernière.